9.2 - Fade Into You - Ruben

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Ce matin, je suis parti aux aurores, en embarquant avec moi mon sac à dos avec quelques affaires à l'intérieur, tandis que Solal dormait profondément.

Ce week-end, j'ai décidé de passer la nuit dans le Van que je viens tout juste d'acquérir. J'ai carrément fait une bonne affaire ! C'est un particulier qui le revendait, car il n'en avait plus l'utilité pour ses déplacements en famille. En plus de ça, il avait fait quelques réparations dessus avant de le mettre à la vente. Tout était OK et me semblait parfait. J'ai donc fait une offre, qu'il a immédiatement acceptée. L'avantage, c'est que je vais pouvoir l'utiliser pour redescendre dans le sud le week-end prochain. Mon père a eu deux propositions sur l'appartement, dont une que j'ai accordée. Il faut donc que j'aille le vider et récupérer certains cartons, même si mon père a déjà retiré et réussi à vendre quelques meubles dont je n'aurai pas l'utilité.

Ces derniers temps, on n'a pas arrêté de s'appeler pour la vente. Je suis tellement reconnaissant qu'il m'aide à tout plier pour définitivement me poser ici. Il me facilite grandement la tâche, même si je m'en veux un peu d'être si peu présent, alors que je devrais m'en charger personnellement. Dieu merci, mon ami Étienne lui a filé un coup de main toute la semaine. Je réalise que je suis extrêmement chanceux d'être aussi bien entouré.

J'arrive à la baie un peu avant huit heures, le ciel encore teinté d'une lueur de l'aube. Aucune voiture sur le parking, aucun signe d'humanité à cet endroit. Le bonheur. J'enfile ma combi entre les deux portes arrière de mon Van, détache ma planche solidement fixée sur le toit, puis pars vers la plage en empruntant le sentier sablonneux. Lorsque j'arrive, je constate qu'elle est déserte. Le sable est froid, parfaitement lisse et le soleil commence à rayonner. Je dépose mes affaires, puis patiente un petit un instant assis à observer les vagues. Elles roulent doucement, presque paresseuses. De toute façon, qu'elles soient agitées ou non, je sais pertinemment que je n'arriverai à rien, comme d'habitude. Mais j'ai besoin d'être en contact avec l'eau, de la ressentir, de renouer avec elle et sentir qu'elle ne m'a pas définitivement abandonné.

J'attrape ma planche, me dirige vers la mer, puis y entre doucement. Je m'allonge dessus, et pagaye jusqu'à un certain niveau. C'est seulement la deuxième fois que j'y retourne depuis l'incident où j'ai failli y passer et je suis un peu fébrile d'y retourner. En réalité, je n'en ai même pas envie. Mais je sais que si je n'y vais pas tout de suite et que je ne me fais pas violence, je n'y arriverai plus. Et ça, il en est hors de question. J'en souffre déjà assez comme ça.

Alors que je me sens totalement détendu au mouvement des douces vagues qui me bercent, j'essaye de relâcher tout mon mental. C'est déjà un miracle que je suis là, assis sur ma planche, mais si Solal savait ce que je fais actuellement, il péterait littéralement un plomb ! Il m'a fermement interdit de retourner à la plage seul et surtout de ne pas remonter sur une planche tant que mes angoisses n'ont pas disparues et que je n'ai pas repris les séances chez un psy. J'apprécie qu'il se fasse du souci, mais je n'ai plus cinq ans, je peux très bien gérer comme je veux.

Wild Grey OceanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant