Alors qu'elle coule des jours paisibles sur la côte d'Opale depuis quelques années maintenant, le quotidien de Louise va être littéralement bouleversé du jour au lendemain, avec l'arrivée fracassante de Ruben dans le paysage serein qu'elle s'est con...
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Putain. Putain. Putain. Qu'est-ce qui m'a pris de partir comme une voleuse ? Voilà qu'il s'est ouvert à moi, comme je l'attendais depuis toujours, qu'il m'a avoué ses plus grandes peurs, ses blessures et moi tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est de m'enfuir. Putain, Louise !
Stationnée sur le bas-côté de la route départementale qui longe les falaises, les mains tremblantes sur le volant, le cœur agité, je peine à apaiser mes émotions. La conversation avec Ruben m'a beaucoup trop secouée et même si j'ai aimé qu'il se livre sans retenue avec moi, la trouille a pris le dessus. Sa vulnérabilité m'a bouleversée au point d'y prendre peur et de me faire paniquer, mettant fin à notre échange. Ses yeux... son regard perdu... Il n'a rien compris le pauvre. J'ai senti son cœur se fissurer et je déteste ça ! Alors que son baiser était d'une douceur sans limite, que j'en désirais plus, mais quelque chose m'a bloquée sans que je ne l'explique.
J'ai besoin de voir Jouannet, mais impossible d'avoir un rendez-vous dans la journée, elle est toujours blindée. Peut-être que je pourrais appeler Zoé... elle saura m'écouter, me conseiller. Bien des fois, j'ai eu recours à elle et elle a toujours été d'une aide considérable face à mes doutes.
Je sors mon portable de mon sac, sélectionne son nom dans mes contacts et lui envoie un texto.
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Pas besoin de mettre des mots entre nous, ni de formes, on se connaît tellement, qu'on capte directement ce que l'une ou l'autre ressent.
Je souffle, soulagée de pouvoir me lâcher avec quelqu'un. Parfois, c'est avec Jules que je me confie le plus, mais j'ai besoin du point de vue extérieur de Zoé, de comprendre certaines choses dont j'ai moi-même le plus de mal à saisir.
* * *
L'après-midi a filé à toute allure, même si je n'ai pas fait grand-chose, terrorisée par mes émotions. Je suis restée figée, assise sur la plage, dans un petit coin isolé où je n'ai pas l'habitude d'aller, mais qui est calme.
