Alors qu'elle coule des jours paisibles sur la côte d'Opale depuis quelques années maintenant, le quotidien de Louise va être littéralement bouleversé du jour au lendemain, avec l'arrivée fracassante de Ruben dans le paysage serein qu'elle s'est con...
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Cet après-midi, j'accompagne une femme qui est venue il n'y a pas longtemps, mais aujourd'hui, elle a décidé de passer définitivement le cap. Je l'aide dans ses démarches, avec tout le soutien émotionnel dont elle a besoin. Comme d'habitude, j'offre un espace sûr et confidentiel pour exprimer ses besoins, la mettre en confiance et la rassurer. Ensemble, nous réévaluons ses besoins immédiats ; c'est-à-dire, un logement d'urgence où elle pourra être recueillie. J'entre en relation avec un de nos refuges partenaire de l'association, en m'occupant de la prise en charge complète chez eux, en convenant d'un rendez-vous le plus vite possible. Le sien aura lieu demain matin.
Après la fin de ce rendez-vous, je me sens lessivée. Autant il y a des jours où j'arrive à bien tenir la route, autant parfois j'ai l'impression qu'on m'aspire dans un typhon, me prenant la force d'un ouragan en pleine face, ressentant toutes les secousses intensément.
Tout à coup, Julie ouvre la porte, m'informant que quelqu'un souhaite me voir et par enchantement, la tête de Gabriel apparaît. Étrange. Jamais il n'est venu jusqu'ici, ça m'inquiète légèrement.
— Bonjour, Lou.
— Gab ! Ça va ? Qu'est-ce que tu fais là ?
— Désolé, j'aurais peut-être dû t'envoyer un SMS avant de débarquer... Je viens de me souvenir de la deuxième règle, plaisante-t-il.
— Non, t'en fais pas, balayé-je d'un revers de la main. Qu'est-ce qui t'amènes ?
— Je voulais te parler de quelque chose d'important.
Je le regarde attentivement.
— Je, je viens te dire au revoir.
— Au revoir ?, répété-je en clignant des yeux.
— Je pars, Louise. Je vais m'éloigner quelque temps de la côte.
— Comment ça ?
Il esquisse un sourire gêné et digérant ses paroles, la tristesse s'empare de moi inexplicablement.
— Tu pars... Mais où est-ce que tu vas aller ?
— Je compte partir vers la côte ouest, peut-être vers Biarritz pour commencer et je pense que j'improviserais par la suite. Je vais me laisser guider là où le vent me mènera.
Je suis incapable de masquer mon étonnement, ne comprenant rien à ce qui se passe.
— Mais, et l'école ? Comment tu vas faire ?
Il rit.
— Vous avez vraiment tous la même réaction ! Solal va s'en charger avec Ruben et j'ai engagé quelqu'un d'autre pour les soutenir.
Il est au courant ?
— Gab, dis-je vivement en m'approchant de lui, ne me dis pas que c'est à cause de moi, si tu...
