Alors qu'elle coule des jours paisibles sur la côte d'Opale depuis quelques années maintenant, le quotidien de Louise va être littéralement bouleversé du jour au lendemain, avec l'arrivée fracassante de Ruben dans le paysage serein qu'elle s'est con...
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* * * TROIS SEMAINES PLUS TARD * * *
Ce midi, j'ai une assez longue pause, dû à un rendez-vous décalé et vu le beau temps, j'ai décidé d'aller m'étendre sur la plage avec un petit sandwich.
Clés de voiture entre mes doigts, je me dirige vers elle et voyant le carton qui traîne sur les sièges arrière, je me rappelle alors que Solal m'a demandé si je pouvais le déposer à l'atelier de son frère, car il avait une urgence au boulot avec Gab. Je ne suis pas hyper enthousiaste à l'idée d'aller le voir, mais bon, j'ai promis que ça ne me dérangeait pas et que je le ferai.
Il y a une semaine, assise derrière ma grande vitre de bureau, j'ai aperçu plusieurs fois Ruben aller et venir tous les jours dans la rue en face de chez nous, et apparemment, d'après son frère, il a loué un local pour en faire un atelier perso. J'ignore ce qu'il compte en faire concrètement, comme ne nous sommes pas parlés depuis son départ et que je l'ai à peine croisé lointainement pendant ces dernières semaines...
Les yeux fixés sur le carton, je souffle, puis prends mon courage à deux mains.
Alors que je marche, je ne peux m'empêcher de me demander ce que contient ce carton... Je suis d'une curiosité maladive ces derniers temps, sur tout ce qui concerne sa vie. Le mystère qui l'entoure me rend complètement dingue, au point que je n'arrive pas à penser à autre chose.
Au bout de la rue, je traverse la route, continue à longer deux-trois maisons et me retrouve à une intersection. Solal m'a indiqué : fin de rue, numéro 3, porte verte, petite place parking sablée sur le côté. Je détaille la façade, sachant néanmoins qu'il s'agit du bon endroit.
Je toque, patiente. Aucune réponse. Je recommence. Toujours rien. Je pose ma main sur la poignée, puis entre.
— Il y a quelqu'un ?
Je traverse doucement le couloir étroit blanc, puis arrive dans une vaste pièce d'où émanent des senteurs de peinture et autres produits chimiques. Je dépose le carton au pied de la porte.
— Ruben ?
Aucun bruit, silence cérémonieux.
Je fais quelques pas, puis je jette un coup d'œil circulaire autour de moi. L'atelier est assez grand et lumineux, avec la baie vitrée en fond qui diffuse une lumière chaude à l'intérieur. Les murs sont d'une blancheur éclatante, récemment rénovés à en juger l'odeur qui s'en dégage et le sol en béton ciré est dans son jus. Des étagères en bois brut sont accrochées au mur, où se trouvent des pots de peinture, des pinceaux, ainsi que toutes sortes d'outils. Un large bureau en bois sur pieds industriels repose dans le fond de la pièce. Il n'y a pas grand-chose dessus, hormis un tablier et quelques papiers parfaitement ordonnés.
