Alors qu'elle coule des jours paisibles sur la côte d'Opale depuis quelques années maintenant, le quotidien de Louise va être littéralement bouleversé du jour au lendemain, avec l'arrivée fracassante de Ruben dans le paysage serein qu'elle s'est con...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
⬸~~~~~~~~~ ♡ ~~~~~~~~~~ ⇢
Aujourd'hui, malgré le temps frais, le soleil brille. Parfait pour notre balade en bord de plage, histoire de décompresser de la semaine. En remontant vers les dunes, nous empruntons le sentier côtier qui surplombe la mer. La vue d'ici est à couper le souffle ! L'étendue infinie de la mer, les vagues qui se fracassent contre les rochers, les champs verdoyants : un coin de paradis sauvage où j'adore me ressourcer.
Nous marchons depuis plus d'une heure côte à côte, et bien que Ruben participe à la conversation, je le sens ailleurs, absorbé par ses pensées. À vrai dire, il est dans cet état depuis sa dernière angoisse nocturne, et il a eu une autre terrible il y a quelques jours, à son atelier. Depuis, il est complètement ailleurs, et les séances avec son psychiatre semblent amplifier ses émotions. Je m'inquiète pour lui, mais j'évite de trop le harceler de questions. Je sais que ça le dérange plus qu'autre chose et que ça ne l'aide pas à aller mieux. Pourtant, dès qu'il sent mon regard inquiet sur lui, il tente de me rassurer, comme pour dissimuler un peu l'ampleur de son mal être.
De retour au Van, nous nous posons tranquillement pour faire une pause. Je l'observe du coin de l'œil, assis sur le rebord du matelas, mangeant une barre de céréales. Quelque chose dans son visage m'attriste. Ses traits sont tirés. Il semble tellement déconnecté depuis des jours, que je me sens réellement impuissante.
Je me lève de la banquette et viens m'asseoir à côté de lui. Nos regards se croisent et il m'offre un sourire chaleureux, sincère. J'embrasse doucement sa joue, puis son cou et son bras me serre contre lui. Je repose ma tête sur son épaule, et il me tend sa barre chocolatée. Souriant, je lui vole un croc, avant qu'il ne m'embrasse, capturant un petit morceau délicieusement partagé.
Nous nous allongeons sur le lit, enlacés, et je relève les yeux vers les siens après un petit temps.
— T'as l'air fatigué. Tu veux qu'on reste là cet après-midi ? On peut aussi annuler la soirée chez Jules...
— Tu peux bouger si tu as envie. Je ne veux pas t'empêcher de faire quoi que ce soit. Mais n'annule pas pour ce soir, ça ira.
— Ruben, dis-je en effleurant sa joue, si je te propose ça, c'est parce que j'ai envie d'être avec toi, peu importe ce qu'on fait. Mais on peut très bien ne rien faire aussi.
Je scrute son regard.
— À moins que tu aies besoin d'espace..., tenté-je.
Il expire brièvement.
— Je t'avoue que je suis crevé, je ne suis pas sûr de pouvoir faire tout ce qu'on avait prévu cet après-midi. Je préfère me reposer pour ce soir. Désolé.
— D'accord.
Son front se contracte légèrement, mais je chasse ses pensées d'un baiser. Je me blottis contre lui, caressant le haut de son crâne. Petit à petit, sa respiration devient lourde et ses muscles se détendent contre mon corps.
