Alors qu'elle coule des jours paisibles sur la côte d'Opale depuis quelques années maintenant, le quotidien de Louise va être littéralement bouleversé du jour au lendemain, avec l'arrivée fracassante de Ruben dans le paysage serein qu'elle s'est con...
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Les jets d'eau se déversent sur mes épaules depuis une bonne vingtaine de minutes et mon esprit est complètement ailleurs. Ce soir, on dîne avec mon père et j'admets que je stresse un peu.
À travers la porte, j'entends Louise parler, alors qu'elle est en réunion visio avec son équipe. Ça me réjouit qu'elle aille mieux. Ces dernières semaines ont été très dures avec mes épisodes d'angoisses nocturnes qui nous ont impacté tous les deux. J'ai eu du mal à remonter la pente cette fois, ça m'a pris beaucoup de temps et elle de patience. Toutefois, elle a été d'un soutien remarquable. Elle m'a soutenu coûte que coûte, épaulé comme personne et je sais que si j'y arrive progressivement, c'est entièrement grâce à sa force inébranlable. Je ne sais pas d'où elle la tient, mais elle me la transmet continuellement.
Chemise camel et chino beige enfilés, je retourne dans le salon.
— J'y vais ma brune, murmuré-je. À tout à l'heure.
Elle m'esquisse un sourire, avant que je sorte.
Une fois attablés au restaurant, mon père commande d'emblée un apéritif, puis Solal me flanque une tape sur le bras, en me faisant un coup de menton vers le bar. Je tourne ma tête et cligne des yeux deux fois, tandis que mon cœur rate un battement. Louise arrive, absolument... je n'en ai pas les mots. Ses cheveux longs sont remontés en un chignon négligé, mais pas de trop. Vêtue d'une robe noire légèrement collante, mais pas de trop non plus. Elle est maquillée, tout en restant naturelle. Je peine à contenir mon extase et mon cœur bat furieusement. Je me lève de ma chaise et dès qu'elle me voit, elle me sourit à pleine bouche, marchant à grandes enjambées.
— Salut mon beau, murmure-t-elle en caressant ma joue. Terriblement désolée du retard, j'ai fait au plus vite, mais la réunion s'est éternisée, j'ai pas pu...
Elle parle à une vitesse déconcertante, peut-être sous le coup de la nervosité. Je l'embrasse spontanément, tandis qu'elle sourit contre ma bouche.
— Respire. On vient d'arriver. T'es magnifique au passage, soufflé-je.
Ses épaules se relaxent, même si elle continue à sourire nerveusement. Je l'embrasse une seconde fois, avide de ses lèvres.
— Y a des chambres pour ça, lâche Solal d'un ton sarcastique.
Conscient que nous sommes dans notre bulle et excessivement collés l'un contre l'autre : ma main dans le creux de ses reins, elle appuyée contre mon torse, je m'écarte faiblement. Elle esquisse un sourire gêné.
— Louise, laisse-moi te présenter Daphné.
Cette dernière lui offre un sourire radieux et lui fait la bise.
— Anna, notre petite sœur.
— T'avais raison, Ben ! Elle est trop belle !, s'émerveille-t-elle.
