Alors qu'elle coule des jours paisibles sur la côte d'Opale depuis quelques années maintenant, le quotidien de Louise va être littéralement bouleversé du jour au lendemain, avec l'arrivée fracassante de Ruben dans le paysage serein qu'elle s'est con...
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En début d'après-midi, Indi et moi partons pour une balade au bord de mer. Lorsque l'on arrive à la baie, le parking est plutôt blindé et au loin, à l'horizon, je distingue une petite foule graviter sur la plage.
Je coupe le contact de la voiture, descends Indi qui trépigne d'impatience, et alors que je traverse le parking en allant vers le petit chemin, je remarque le Van de Ruben, ainsi que celui de Jules. Merde. Ils doivent tous être là. Je ne sais pas si j'ai réellement envie de les croiser...
Cependant, Indigo tire sur sa laisse, et je me laisse entrainer vers la plage. Dès que je foule le sable, j'aperçois toute la bande des garçons au bord de l'eau. J'esquisse un geste de la main vers eux, pendant que j'observe ma boule de poils courir dans tous les sens au loin.
Directement, je pars me poser un peu en retrait et même pas deux minutes plus tard, Gabriel remonte la plage vers moi. Mon rythme cardiaque s'accélère à mesure qu'il approche et je sens la nervosité me gagner. Ça fait des semaines qu'on ne s'est pas parlés et je redoute un peu ce moment.
— Lou ?
Posté devant moi, je relève la tête vers lui.
— Je peux m'asseoir ?
J'acquiesce en tapant le sable à côté de moi et il s'exécute.
Tous les deux dans la même position ; les genoux remontés contre notre buste, les regards vers l'horizon, la tension est palpable. J'appréhendais ce moment et il est enfin arrivé. Cela dit, il me paraît plutôt détendu, ce qui me réconforte en un sens.
Il brise la glace le premier.
— Comment tu vas ?
Sa question me surprend.
— Bi... bien. Merci.
Je tourne ma tête vers lui et analyse son visage. Puis je tressaille lorsqu'il fait de même et que nos regards se croisent et s'attachent.
— Je suis désolé de m'être comporté comme un connard ces dernières semaines avec toi, Lou. J'ai été blessé dans mon égo et il fallait que je prenne le temps de redescendre. Que je réfléchisse à tout ça.
— Je comprends, soufflé-je.
— Écoute, je ne sais pas si ce sera possible, peut-être pas, mais j'aimerais qu'on tente de retrouver notre complicité d'avant. Je veux dire, ça fait des années qu'on se connaît tous les deux, et en dehors de ce qui s'est passé entre nous, tu as toujours été mon amie la plus proche. Et je crois que notre relation du début me manque.
Bah merde alors !
— Alors, si tu veux bien nous laisser un peu de temps, reprend-il, j'aimerais qu'on essaye. Si tu es d'accord, bien sûr.
