Chapitre 1

122 4 17
                                    

Je regarde les étoiles, couché dans l'herbe. Il est censé être là depuis plus de dix minutes, mais il va surement encore me poser un lapin. Il passe son temps avec sa nouvelle petite amie, en ce moment. 

- Walter ?

Je relève la tête. Wilhelm se trouve en face de moi, en jean et en sweat.

- Tu fous quoi là à cette heure-ci ?

- Je te retourne la question.

Devant moi, le blond rougit.

- Je... Je reviens de chez Simon. 

Il s'assoit à côté de moi.

- C'est Henry ?

Je souffle et me recouche par terre.

- Je comprends pas ! Je devrais être content pour lui ! Il est heureux, il a une petite amie mais... Mais j'y arrive pas ! Je le croise de moins en moins et... Merde ! Ce n'est que mon meilleur ami ! Il a le droit de faire ce qu'il veut ! Mais j'ai l'impression de passer au second plan, désormais. Et ça me fait mal.

- Tu es simplement humain, Walter. Un humain avec des sentiments. Tu devrais en parler avec lui.

- Mais comment ? Il passe son temps avec elle !

- Vous êtes dans la même chambre, Walter. Y a bien un moment où il est seul.

- Ouais, surement. J'essayerais. 

Il me sourit avant de se relever.

- Tu devrais retourner dans ta chambre, il me dit.

Alors je me relève aussi, et nous prenons tout les deux le chemin de l'internat. Nous avons un petit temps de marche dans la nuit, mais nous connaissons le chemin par cœur. ça va faire deux ans que nous sommes à Hillerska, alors les recoins de l'école finissent pas ne plus avoir aucun secret.

Nous nous séparons dans le couloir de l'internat. Nous ne sommes pas dans la même chambre et elles sont à des endroits opposés. On se dit bonne nuit, et je respire un grand coup. J'essaye d'ouvrir la porte de la chambre, et elle s'ouvre. Henry est donc là, et surement avec Elin, sa nouvelle petite amie.

A l'intérieur, il fait sombre. La seule lumière provient de ma droite, au niveau du lit d'Henry. Son ordinateur est allumé sur un film qu'il regarde, Elin dans les bras.

- Tu rentres tard, il me dit en mettant le film en pause.

- Je t'attendais, je réponds simplement.

Au début, il me regarde sans comprendre. Puis ses yeux s'ouvrent en grand. 

- C'était ce soir ?!

- Ouais.

- Ce soir que quoi ? Intervient sa petite amie.

- Je devais passer la soirée avec Walter, mais j'ai zappé. Je suis vraiment désolé. On se décale à demain ? Et, promis, je serais là !

- C'est ce soir que j'avais besoin de mon meilleur ami, pas demain.

Il hausse un sourcil mais je ne dis rien de plus. Je prends ma brosse à dent et sors, allant dans les toilettes communs. Pendant que je me brosse les dents, mon téléphone vibre sur le coin du lavabo et affiche le nom de Judith, ma meilleure amie d'enfance. Elle s'était aussi inscrite pour intégrer Hillerska, en première année, mais sa candidature n'a pas été retenue. Depuis, on se parle moins mais elle reste ma plus ancienne amie et, surtout, ma meilleure amie.

Ju : Je viens d'apprendre ce qu'il s'est passé. Je suis désolé.

Je pose ma brosse à dent et récupère mon téléphone.

Walter : C'est la vie. On ne peut rien y faire.

Ju : Tu étais proche de lui ?

Walter : Oui, mais surement pas assez étant donné que j'ai été au courant le jour de l'enterrement.

Ju : Tu viens aussi de l'apprendre ?!!!

Walter : Oui. Mes parents n'ont pas jugés bons de me mettre au courant. Ils m'ont dit qu'ils ne voulaient pas que ça fasse baisser mes notes.

Ju : Mais c'était quand même ton grand père ! Tu devrais être présent à son enterrement !!

Je souffle tout en récupérant mes affaires et retourne dans ma chambre. Je range tout, me mets en pyjama et m'installe sous mes draps.

Walter : Et non ! J'étais en cours.

Ju : C'est vraiment pas sympa ce qu'ils ont fait...

Une larme coule sur ma joue, et mon premier reflexe est de regarder l'autre lit. Ils sont bien trop occupé avec leur film pour faire attention à moi.

Ju : Walter ? Tu reviens pendant les vacances ?

Walter : Ouais.

Ju : Tu penses qu'on pourra se voir ?

Walter : Bien sûr !

Il y a petit moment sans message, puis Ju' écrit de nouveau.

Ju : Tu me manques, je crois.

Je lâche un petit rire qui me vaut un regard d'Henry.

- Tu parles à qui pour rire comme ça ? Il me demande.

- A ma meilleure amie.

- Ta meilleure amie ? Mais... C'est pas moi, ton meilleur ami ?

- Si, mais j'ai aussi une meilleure amie. T'es jaloux ?

- Non ! Non, bien sûr que non. T'as le droit d'avoir une meilleure amie.

Il retourne dans son film et je réponds à Judith.

Walter : Tu me manques aussi. J'ai tellement de chose à te raconter !

I don't wanna be your best friends (Walty story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant