Chapitre 13

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Je me réveil serein. La lumière du soleil filtré dans les rideaux éclairent faiblement la pièce, me montrant bien le lit vide en face de moi. Mais je ne m'inquiète pas, car je sais où est Henry. Je sens son souffle léger dans mon cou, derrière moi. C'est comme ça qu'on s'est endormi, hier. Dans le même lit, devant un film. Film que je n'ai pas vu en entier car je me suis endormi au bout d'une bonne demi heure, ma tête sur l'épaule d'Henry.

Je prends doucement mon téléphone et l'allume. Il est dix heures, et j'ai plusieurs appels et messages de Judith. Qu'est-ce qu'elle me veut, celle-là ?

Ju : Walter ?

Ju : Walter !

Ju : Putain, réponds !

Ju : J'ai un truc pour toi !

Ju : Bon, quand tu voudras bien me répondre, retrouve moi à l'arrêt de bus.

Je relis plusieurs fois les messages avant que quelque chose ne me dérange. Comment ça l'arrêt de bus ?

Walter : L'arrêt de bus ?

Ju : Enfin tu réponds !

Walter : Je dormais ! Mais qu'est-ce que tu fous debout, toi ?

Ju : Je soigne tes peines de cœur ! Je suis devant.

Je me lève doucement, essayant de ne pas réveiller Henry, et je change mon pyjama par des habits décontracté du dimanche à Hillerska. Ensuite, je sors de la chambre, vais rapidement me faire une tartine à la cantine vu que je passe devant, avant d'aller au portail. Devant, personne. J'avance vers l'arrêt de bus et un tête brune court vers moi.

- Putain, t'es enfin là ! ça fait un quart d'heure que je t'attends ! Elle s'écrit en me prenant dans ses bras.

Judith est une vraie copie conforme de moi, mais en fille. C'est surement une des raisons qui fait qu'on s'entend si bien. Je l'ai longtemps considérée comme ma sœur. On aimait la même, on faisait la même chose, on aimait le même type de mec. Puis, je suis rentré à Hillerska, et ça a cassé. 

- Judith, tu fous quoi ici ? 

Je la repousse doucement. 

- T'as des problèmes de cœur, mon chat. Je viens les régler.

- Ju, c'était avant. Là, ça va mieux. 

Un nouveau bus s'arrête, ce qui est très rare un dimanche, et Wilhelm en descend. Au début, il ne fait pas attention à moi. Mais, quand Judith lâche un petit cri en le voyant, il se tourne vers nous.

- Tu es le prince ?! Elle s'exclame.

Wilhelm me lance un regard, cherchant à savoir qui elle est.

- Wilhelm, voici Judith, ma meilleure amie d'enfance. Judith, Wilhelm, un ami.

- Et le prince !

- Oui, le prince, répond Wilhelm avec un petit rire gêné.

Elle s'approche de lui et lui tend sa main, sautillant presque sur place quand il la serre. Je me sens mal pour lui qui déteste être appelé par son statut.

- C'est un honneur de rencontrer un prince et un des amis de Walter. Je suis là pour soigner ses peines de cœur !

- Je croyais qu'il était déjà bien aidé ici, répond Wilhelm.

- Je le suis ! Je ne remercierais jamais assez Felice et toi. C'est elle qui c'est mis en tête de venir.

Judith me lance un petit regard noir en grimaçant.

- C'est nul, tu me remplaces.

- Je ne te remplaces pas. Quand je te disais que ça n'allait pas, tu remettais toujours à plus tard. J'ai juste fini par abandonner.

- Mais c'est parce que je voulais qu'on en parle en face à face.

- Alors tu aurais juste du me le dire ! Juste un "Walter, je passe te voir et on parle" ! C'est pas compliqué, si ?!

Ma "meilleure amie" me regarde. C'est la première fois que je m'énerve contre elle, mais j'avoue qu'elle l'a un peu cherché. Wilhelm a filé en douce, voulant surement nous laissé régler notre histoire seul.

- ça devait être une surprise, elle répond simplement. 

- Une surprise qui me dispense de ma meilleure amie ?

- Non ! Une surprise où tu serais avec ta meilleure amie ! Mais...

Elle souffle et lance un coup d'œil derrière moi.

- Cette école te change, Walter. Tu as arrêté de m'écrire dès que tu es arrivé ici. Plus de message, plus d'appel. On s'était promis qu'on ferait toujours tout ensemble, mais tu as quand même décidé de partir.

- Non, elle me permet tout simplement d'être moi-même. Chez nous, je n'aurais jamais pu assumer qui je suis. J'ai juste essayé de me concentrer sur moi, de ne pas passer mon temps à parler avec toi pour avoir des gens ici.

- Mais même ici tu ne l'assumes pas ! Si tes parents n'avaient rien dit, personne n'aurait été au courant ! ça change quoi que tu sois ici ou chez nous ?!

- Je veux juste pas le gueuler sur tout les toits ! Je sais qu'ici les gens ne diront rien en l'apprenant, alors que, chez nous, ils s'ont pas tous aussi ouvert d'esprit !

Je me tourne doucement vers Hillerska. Le jardin de devant commence à s'animer progressivement, au fur et à mesure que les élèves se réveillent. 

- Je me sens bien ici, Ju. Je sais que tu voulais qu'on reste ensemble, mais j'ai été accepté ici. 

Au niveau du portail se trouve de nouveau Wilhelm, mais cette fois accompagné des filles, d'Henry et d'Alexander.

- J'ai tout un groupe ici et... Et peut être que notre amitié devait s'arrêter là, en fin de compte. 

Judith regarde dans le même sens que moi. ça me fait mal ce qui est en train de se passer. Mais mon amitié avec Judith ne me rajoute que des problèmes dans ceux que j'ai déjà. 

Henry a enfin accepté d'être avec moi. Rien ne peut être totalement parfait, non ?

I don't wanna be your best friends (Walty story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant