Chapitre 21

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En ce dimanche soir, les élèves reprennent peu à peu possession d'Hillerska, redonnant vie à ce paysage morne et exclusivement blanc. En tant normal, la fête devrait bientôt battre son plein au palais, pour fêter les derniers mois des troisièmes années. Je ne suis qu'en deuxième année alors, même si elle est organisé, je ne suis pas invité. 

Dans les couloirs, je croise des gens que je salue, plus par politesse car je n'en connais même pas la moitié. Je m'arrête quand je vois Lola, au bout du couloir, en train de tambouriner sur notre porte. Je fais rouler ma valise plus rapidement, bien déterminé à lui faire comprendre qu'elle n'a aucun droit de se trouver ici.

- Qu'est-ce que tu fous là, Lola ?

Elle souffle tout en mastiquant bruyamment son chewing-gum. Juste sa face me donne envie de la frapper...

- Je viens voir Henry. Alors ouvre moi la porte, bonhomme.

La fait qu'elle utilise le même surnom que mon père utilise avec moi me fait vriller un peu plus, mais je retiens tout acte de violence.

- Il n'est pas là. Et, même si il serait là, tu ne le verrais pas. Il t'a dit combien de fois que vous n'êtes pas ensemble ?

- Mon chou, je pense qu'Henry est assez grand pour savoir ce qu'il veut. Et, ce qu'il veut, c'est être avec moi.

- Et comment tu sais ça ?

- Tout le monde veut être avec moi, voyons !

- Non, pas tout le monde, Lola, intervient une voix derrière moi. 

Je me retourne. Face à nous, le roux a des cernes et un regard énervé. 

- Peut être qu'au collège j'en avais envie, je te l'accorde, mais c'est du passé Lola. Du passé ! Tu comprends ça ou pas ?! C'est fini entre nous. Trouve toi un autre mec à harceler, mais loin de moi. 

- Henry...

- Ne te justifie pas, ok ?! J'ai pas envie d'écouter. 

Il prend les clefs de la chambre dans sa poche et l'ouvre. Il me laisse passer en premier, puis se retourne vers Lola avant de fermer la porte.

- Autre chose, si tu reviens me voir, dis bye bye à tout tes petits rêves. J'ai tout là-dedans, Lola, il pointe son téléphone du doigt. La tonne de message que tu m'as envoyé je-ne-sais-comment pendant les vacances. Alors tiens toi à l'écart de Walter et moi, compris ? 

Il referme la porte en soufflant, puis va poser sa valise sur son lit. Je fais de même, le laissant se calmer. Après deux ans passés avec lui, j'ai fini par apprendre que, quand Henry est énervé, vaut mieux le laisser se calmer seul pour ne pas alimenter la colère.

Je range les vêtements que j'avais repris dans mon armoire, les triant tout en sachant que, dans deux jours, tout sera en bordel.

- J'ai vraiment cru que t'allais lui en foutre une, finit par me dire Henry.

- J'aurais pu, mais je suis pas violent. J'ai cru que tu allais le faire, toi aussi.

- Je ne suis pas violent.

Il se place à côté de moi, rangeant également ses vêtements.

- Comment se sont passé tes vacances ?

- Je suis allé chez ma grand-mère, je pouvais plus supporter mes parents. Mais j'ai quand même passé de bonnes vacances. ça fait longtemps que je ne l'avais pas vu et, depuis la mort de mon grand père, elle est seule. Donc ça nous a fait du bien à tout les deux.

- Elle va bien, quand même ? Elle n'a pas mal vécu l'enterrement ?

- Je ne sais pas, je t'avouerais. On n'en a pas vraiment parlé. 

I don't wanna be your best friends (Walty story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant