Chapitre 5

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Je pensais pas que revenir à Hillerska après mon annonce serait si compliqué. Je vois bien qu'Henry ne l'a dit à personne, et je lui en suis reconnaissant. Par contre, lui, il m'évite. Je savais que j'aurais rien dû lui dire, mais c'est sortie tout seul. Trois jours qu'on est revenu, trois jours qu'Henry m'évite.

°°°

- J'ai croisé Elin aujourd'hui, dit Stella quand on arrive devant la cafétéria. Vous savez que cette folle s'est rasé la tête ? Je comprends pourquoi tu l'as quitté, c'est une cinglée, elle finit en se tournant vers Henry.

- Elle s'est rasé la tête après que je l'ai quitté, il répond. Mais, tu as raison. C'est une cinglée. 

Nous prenons nos commandes et allons nous installer dehors. Il fait bon et le sol est sec, alors on se pose par terre.

- Quand j'ai vu la story d'Elin, j'ai cru que j'allais vriller, reprend la blonde. 

- Tant que ça ? Tu étais si impliqué dans ma relation ?

- Henry, je te connais depuis le début d'année dernière, et entre Prune et elle, bordel, tu tombes que sur des connasses. 

- Elle a raison ! Ajoute Fredrika. T'envoyer une lettre de Saint Valentin pour, au final, te dire que t'es pas son style. La Prune, elle m'a fait péter un câble !

- C'était pas Prune, la lettre, intervient Henry.

Tout le monde se tourne vers lui, et je feins également la surprise. Il fait rapidement le tour de toute les personnes, mais son regard reste plus longtemps accroché sur moi. Je lui fais rapidement signe de ne rien dire, et il invente un mytho.

- Je ne sais pas qui c'est, mais j'ai finis par découvrir que ce n'était pas Prune.

- C'est encore plus une connasse ! Râle Stella. Elle a volé la place de quelqu'un d'autre alors qu'elle t'aimait pas !

Henry me lance des regards. Il essaye d'être discret, mais je les capte presque tous. Je ne sais pas ce qu'il veut de plus, mais je ne trouve pas ça très drôle. Alors, en ayant marre, je prétexte que j'ai froid et vais chercher une veste dans ma chambre. Là-bas, je m'assois sur mon lit et me mets à fixer le plafond. 

La porte s'ouvre et je tourne la tête. Henry entre dans la pièce et va s'asseoir sur son lit à lui.

- Je crois qu'il faut qu'on parle, tout les deux.

Je souffle.

- Si tu veux, oui.

Cette fois, c'est lui.

- Déjà, je veux que tu saches que je t'accepte totalement. J'ai peut être eu un comportement de merde mais... Putain ! C'est pas un petit truc que tu m'as dit, quand même.

- Je le sais, oui.

- C'est toujours le cas ?

- Quoi donc ?

- La raison pour laquelle tu m'avais envoyé cette carte. C'est toujours le cas ?

- Si je réponds oui, en plus de m'éviter, tu vas demander à changer de chambre ?

- Non, pas du tout ! Ecoute Walt, je... Je suis juste perdu en ce moment.

- Perdu ? Comment ça perdu ?

Il se lève et commence à faire les cents pas dans la chambre. Je sens que je n'aurais pas dû poser cette question.

- Il se passe des trucs et... Et je sais pas comment réagir. Je sais pas ce que je dois dire, je sais pas ce que je dois faire, je...

- Quel est le rapport avec moi ?

- Le rapport, c'est que...

Il ne finit pas sa phrase, je ne sais pourquoi. Mais ses yeux parlent pour lui, et je le connais depuis bien trop longtemps désormais. Alors je me lève doucement et m'approche de lui. Il fait des aller-retours entre mes yeux et mes lèvres. 

Il est perdu. Il ne sait pas ce qu'il ressent.

- Je peux arrêter maintenant, je lui dis, une fois en face de lui. Ou alors, je continue.

Il ne répond rien, continuant ses aller-retours. Je ne l'ai jamais vu aussi timide, ni avec Prune ni avec Elin. Et moi, je ne sais pas d'où me vient se soudain courage mais je finis de me rapprocher de lui et, après une dernière vérification, je dépose doucement mes lèvres sur les siennes. Au début timide, Henry finit par doucement me pousser vers mon lit, m'accompagnant.

Il est perdu sur ses sentiments, mais son corps réagit à ma présence aussi proche.

Il finit par me coucher sur le lit, se posant au-dessus de moi, entre mes jambes, sans jamais lâcher mes lèvres. Pour le moment, nous ne faisons que ça, s'embrasser. Mais, avec son corps collé au mien, je ressens très bien l'effet que lui fait la situation.

Ou l'effet que je lui fais, moi ?

Prit d'un élan de courage, il commence à doucement passer une de ses mains sous mon t-shirt et...

- C'est long pour une veste, les... gars ? Dit Wilhelm en entrant dans la chambre.

Henry se relève rapidement et je m'assois. Nous regardons tout les deux le blonds dans l'embrasure de la porte.

- Je... Ok. On vous attend dehors, on pensait aller faire un tour au lac et... Je vais y aller, rejoignez nous.

Il part, nous laissant seul. Henry recommence ses cents pas dans la chambre, tournant en rond. Je me relève et m'approche de lui, voulant le calmer, mais il s'éloigne.

- Je suis désolé, il marmonne. Je suis tellement désolé. Je... 

Il hoche négativement la tête, cherchant ses mots.

- Henry, tout vas bien.

- Non. Non ! Je... Désolé.

Sans me lancer de regard, il sort de la chambre, presque en courant.

Et dire que je pensais qu'on allait arranger la situation avec cette discussion. Je crois qu'on l'a simplement empirée...

I don't wanna be your best friends (Walty story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant