Chapitre 16

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Assis à la bibliothèque, un chewing-gum dans la bouche et le casque sur les oreilles, j'essaye de finir un exercice que je ne comprends pas. Je n'ai jamais été très fort en cours, et je le ressens à chaque devoir à faire. Je n'arrive pas à rester concentré dessus, mon regard n'arrêtant pas de dériver vers mon téléphone en attendant un message d'Henry me signifiant qu'il revient à l'école. Il avait un rendez-vous dans l'après-midi et à dû quitter l'école.

Je trouve enfin la réponse à la question (merci internet), quand la chaise en face de moi bouge. Je m'attends à ce que ça soit Wilhelm, Simon, Alexander ou une des filles, alors je ne relève pas la tête tout de suite, laissant la personne faire sa vie. Mais quand je vois une main manucuré en rose vif passé devant mes yeux, j'ai un léger doute sur la personne que c'est. Je pourrais pensé que c'est une des filles, mais elles ont décidé de faire correspondre leur vernis avec du bleu foncé, aujourd'hui. 

Je relève la tête et tombe sur une blonde au regard bleu perçant assise en face de moi. Un bâton de sucette sort de ses lèvres rouges pétantes et elle a coloré ses yeux en bleu claire. On dirait un clown, elle le sait ? Quand je vois qu'elle essaye de me parler, je coupe ma musique et enlève mon casque. Je ne la connais pas, qu'est-ce qu'elle me veux ?

- T'es bien Walter ? Elle me demande en enlevant la sucette de sa bouche.

- Euh... Oui. Et toi ?

Elle lève les yeux au ciel avec un petit rire. Derrière elle, trois filles pouffent aussi. Sa bande, je suppose.

- C'est pas pour ça que je suis là, mon coco. T'es bien le pote d'Henry ?

Qu'est-ce qu'il vient foutre là-dedans ?

J'hoche la tête, essayant de comprendre ce qu'elle me veut. 

- On va mettre rapidement les choses au clair, toi et moi. Henry, il est à moi. Je ne sais pas pourquoi vous êtes si proche, mais je m'en fou. 

Je hausse un sourcil. Elle remet la sucette dans sa bouche et l'enlève dans un "pop" quand elle voit que je vais parler.

- Comment ça à toi ?

- Henry et moi sommes sortie ensemble au collège avant que je déménage et nous ne nous sommes jamais quitté. Alors, dans la logique des choses, il est toujours à moi.

- Dans la logique des choses. Mais ça fait un bout de temps que vous avez quitté le collège. Tu ne penses pas qu'il est passé à autre chose ?

- Comprends un truc, coco, je m'en fou un peu de ton avis. Henry est à moi, peu importe ce que tu penseras ou diras. Et profites en pour le dire aux filles qui passe dans votre chambre.

Elle se relève avec un sourire et remet sa sucette en bouche avant de retourner vers ses amis.

J'ai pas compris grand chose de cet échange...

~~~

Couché dans mon lit, casque toujours sur les oreilles, je traine sur les réseaux. Je n'ai pas envoyé de message à Henry pour lui demander qui est cette fille. Je préfère lui en parler en face, même si je sais qu'il me dira la vérité. Je trouve ça également plus polie d'en parler en face.

Je suis tellement concentré que je n'entends pas la porte s'ouvrir. Je me rends compte de la présence d'Henry quand le lit à côté de moi s'affaisse. C'est comme ça que nous avons décidé d'arranger la chambre alors qu'on se faisait chier un après midi. Les bureaux sont passé du côté de l'ancienne place de mon lit et on l'a déplacé contre celui du roux. Nos deux petits lits simples se transforment en lit double.

J'enlève mon casque et tourne ma tête vers lui. Il se love contre moi en baillant.

- C'était comment ?

- Chiant as fuck. 

Je lâche un petit rire et passe une main dans ses cheveux. Puis je me rappelle de la fille de la bibliothèque.

- Henry ?

Il relève doucement la tête et me regarde.

- J'ai croisé une fille, aujourd'hui. Blonde aux yeux bleus. Elle m'a dit que vous étiez sortie ensemble, au collège, et qu'elle avait déménagé sans que vous vous soyez quitté.

Je vois qu'il réfléchi et qu'il recherche qui elle peut bien être. Malheureusement, je n'ai aucun prénom pour l'aider. Puis ses yeux s'ouvrent en grand, signe qu'il vient de se souvenir.

- Lola ? 

Je hausse les épaules.

- J'ai pas de prénom.

- Putain, je pensais pas qu'elle était revenu. Enfin, je me souvenais même pas d'elle.

- D'après elle, vu que vous n'avez jamais dit que vous vous quittiez, vous êtes toujours ensemble.

Il loge sa tête contre mon épaule et me réponds, dans un bâillement :

- J'irais la voir demain et je lui parlerais, je te le promets.

Il prend mon bras de l'autre côté de mon corps et commence à faire de petit rond dessus avec ses doigts.

- Vas y. Raconte moi ta journée.

Et avec une voix à moitié endormi, il me raconte toutes les nouvelles sur sa famille. Son père est tombé gravement malade il y a quelques jours et il ne sait pas si ça va s'arranger. Henry a eu un rendez-vous avec son père par rapport à l'entreprise, car c'est lui qui en héritera si tout se passe mal.

- En gros, c'est la merde, il finit par résumer.

Je le serre fort dans mes bras et il finit par s'endormir.

Les journées comme ça sont loin d'être les dernières...

I don't wanna be your best friends (Walty story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant