Chapitre 25

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En face de moi, Wilhelm sourit. Dans sa main, deux poèmes.

- C'est de Simon ? Demande Alex en s'asseyant à côté de lui.

- Ouais !

- Pourquoi il y en a deux ? Je demande, à mon tour.

- Un pour cette année, et celui de l'année dernière.

Un autre deuxième année fait semblant de vomir, ce qui nous fait rire.

- Vous êtes trop amoureux, ça me dégoûte.

On rit de nouveau.

Comme chaque soir, avant de venir à la salle commune, j'ai vérifié mon casier. Mais je n'ai toujours rien. Pas de lettre, pas de poème. Putain...

Wilhelm commence à lire les deux poèmes à voix haute, mais je ne l'écoute pas. Je cherche Henry qui a disparu. S'il revient avec ma lettre, je me sauve.

Et c'est ce qu'il se passe. Quand Henry rentre en salle commune, il tient deux lettres. Deux ?!

- Oh non ! Râle le deuxième année qui avait fait semblant de vomir. Me dis que, toi aussi, c'est la même personne qui t'a écrit deux lettres !

Il hausse les épaules et me jette un coup d'œil avant d'aller se mettre de l'autre côté de Wilhelm.

- J'ai un peu regardé, c'est pas les mêmes écritures. Donc je pense pas.

- Il est juste célèbre ! S'écrit un troisième année.

Il déplie les deux et tous les autres lui demandent de les lire à voix haute. Je voudrais fuir, mais ça ferait trop bizarre. Alors je me concentre dans mon téléphone.

- Je sais pas si je veux vraiment lire à voix haute...

- Allez, Henry ! Qu'on se foute de la gueule des filles ensemble !

Il me rejette un coup d'œil et j'intercepte également le regard de Wilhelm. Ils savent très bien qu'une des lettres vient de moi. A contre cœur, il commence à lire à voix haute. La première, ce n'est pas la mienne, et je cherche intérieurement qui peut lui avoir envoyé cette lettre.

- "Tes lèvres sur les miennes

Sur mon corps, tes mains

Ton regard sur mes seins

Je rêve de te faire mien


Ta rousseur est mon soleil

Ta bouche fait des merveilles

Ton sourire dès mon réveil

Tes gémissements dans mon oreille


Je te veux toi dans mes bras

Je te veux toi sous mes draps

Je te veux toi contre moi

Alors reviens vers moi"

Je grimace derrière mon téléphone et, dans le blanc que le poème a créé, un troisième année dit tout haut ce qu'on pense tout bas : 

- Elle veut que du sexe, elle.

- Si c'est la personne que je penses, ça ne m'étonne pas d'elle, répond Henry.

Il a deviné que ce n'était pas de moi, et je lui en suis reconnaissant. J'aurais jamais pensé écrire ça...

- Voyons si le deuxième est mieux, dit un premier année alors qu'Henry le déplie.

I don't wanna be your best friends (Walty story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant