Chapitre 15

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- Tu sais ce qui ne changera jamais ?

Couché dans mon lit, à fixer le plafond, j'attends qu'Henry réponde à sa propre question. Je le connais, je sais qu'il ne va pas dire un truc trop romantique mais, après la journée catastrophique que je viens de passer, je l'espère quand même un peu.

- Quoi donc ? Je finis par demander, voyant qu'il attend une réponse.

- C'est cette putain de mouche qui me colle depuis dix minutes. Dégage !

Je lâche un rire. Bon, c'était pas ce que j'attendais mais ça a réussi à me faire rire.

- Elle t'aime, laisse là.

- Oui bah pas moi. Elle devient chiante, là.

Il donne des coups de main dans tous les sens en pestant. Puis il finit par abandonner et vient me rejoindre dans mon lit, me prenant dans ses bras.

- Ce sont des choses qui arrive, Walt'. Vous avez tout les deux changés, vous prenez des chemins différents. On est là avec les gars, et ça ne changera pas. 

Je souffle et continue de fixer mon plafond, presque totalement caché par une tête rousse qui me fixe. 

- Ton regard qui me fixe comme ça me fait peur, Henry. 

- Attends.

Il continue de me fixer mais ajoute un sourire effrayant sur son visage.

- C'est mieux comme ça ?

- T'es chiant, Henry, je réponds en riant. 

Il rit aussi et on reste un peu comme ça. Mais je finis par me relever, devant aller me doucher. 

~~~

Serviette, vêtements sals et trousse de toilette sous le bras, je retourne vers la chambre en baillant. Quand j'ouvre la porte, une touffe rousse me cour dessus et me bloque le passage.

- Henry ? Je dois poser tout ça.

- Après. J'ai un petit truc pour toi, pour te remonter le moral.

Je hausse un sourcil, intrigué par ça.

- T'es prêt, là ? Il me demande.

Je lui montre mes bras encore chargé de mes affaires.

- Bien sûr. On va faire ce que tu voulais faire avec toutes mes affaires dans les bras.

Il me lance un regard rempli de sous-entendu et je lève les yeux au ciel avant de le pousser pour poser tout dans mon armoire. Mais mon regard s'arrête sur le lit d'Henry, où son ordinateur est grand ouvert avec un paquet de chips et un petit paquet emballé devant. Je me tourne vers mon petit ami, d'un coup tout timide devant la porte. 

- C'est ça que j'ai prévu, pour te remonter le moral.

Je range rapidement mes affaires et m'approche du lit, prenant le petit paquet.

- Tu sais que, tout ça, ce n'est pas obligé ?

- Ouais, mais j'avais trouvé ça pendant les vacances et j'ai toujours oublié de te le donner, avec tout ce qui s'est passé. Alors, j'en profite maintenant.

J'ouvre le petit paquet et en sort le contenue. La biographie d'un de mes acteurs préféré ainsi que deux tiquets pour ma pièce de théâtre préféré.

- Henry, fallait pas ! Vraiment !

- Je sais mais, quand j'ai vu qu'il était en dédicace, j'ai pas pu résister.

Je m'arrête sur un mot : dédicace. J'ouvre rapidement le livre à la première page pour voir le livre signé avec écrit "Pour Walter. Content que mes rôles te plaisent et hâte de te voir à la pièce !".

- Putain...

Je suis à deux doigts de le prendre en photo pour l'envoyer à Judith mais je m'arrête vite fait. A la place, je me tourne vers Henry et lui lance un grand sourire.

- T'es fou d'avoir fait ça.

- Ouais, mais tu souris.

Je vais ranger tout ça bien à l'abris mais garde juste un des tickets avec moi.

- Tu voudras venir ? Je demande à mon petit ami en lui tendant le ticket.

- Bah... C'est pas trop mon truc, le théâtre. 

- S'te plait, Henry.

Il lâche un petit rire gêné, mais finit quand même par accepter. Je vais donc le poser bien en évidence sur son bureau, à côté d'un gobelet retourné avec... une mouche dedans ?

- Tu l'as eu ? 

- Ouais ! Elle pensait pouvoir être tranquille sur mon bureau, et bah non ! 

- Et tu vas la laissé là-dedans longtemps ?

- Au moins jusque demain matin. Comme ça, elle aura toute la journée pour sortir de la chambre

- Où alors, elle devient notre mouche de compagnie !

Il la regarde chercher une sortie dans ce petit gobelet, et relève la tête vers moi.

- On l'attache à un fil et on l'emmène en cours avec nous ?

- Et on l'appelle Bertrand !

On éclate de rire, faisant peur à la mouche qui s'était posé. Puis nous allons nous poser sur son lit et préparons l'ordinateur pour une soirée film et chips.

Judith n'était vraiment plus importante à ma vie. Henry et les autres sont là, et je penses que c'est le plus important.


I don't wanna be your best friends (Walty story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant