I don't wanna be your best friends (Walty story)

Chapitre 9

Quand je rentre dans la salle de cours, deux choix s'offrent à moi. Le premier, celui de me mettre à côté d'Henry, quitte à me sentir mal s'il refuse de me parler pendant le cours. Le deuxième, celui de me mettre à côté d'Alexander et de laisser mon petit cœur blessé avoir une pause d'au moins une heure. J'opte pour la deuxième option, ce qui me vaut un regard interrogateur de mon nouveau voisin. Il se retourne, surement pour regarder le roux derrière nous, puis revient à moi.

- Tout va bien entre vous deux ? Me demande Alex.

- Ouais, ne t'en fais pas. On règlera ça, mais pas là.

Le reste du groupe entre dans la salle, et tous me lance un regard interrogateur. Je n'y fais pas attention, me concentrant sur le bois de la table. J'entends la chaise derrière bouger, surement Madison qui s'assoit vu que je lui ai pris sa place. Le professeur finit par arriver, on se relève tous par politesse avant de se rassoir, puis le cours commence.

Ce cours est surement un des plus longs que j'ai passé de toute ma vie. J'étais habitué à ne rien faire avec Henry, ce qui faisait passer le cours plus rapidement, mais ne rien faire seul... Alexander est un bon élève, il écoute attentivement. Pour ma part, je fais des gribouillis en haut de mon cahier, attendant impatiemment la sonnerie. Mais, ce qui me dérange le plus, c'est le regard insistant que je sens dans mon dos. Il n'a pas vraiment dû aimer que je me mette à une autre place car ça a surement dû confirmer la crainte qu'il avait, celle de m'avoir blesser. Mais bon, je m'en remettrais vite, ce n'est pas la première fois qu'il me brise le cœur sans le savoir.

La matinée se passe comme ça. Je ne m'assois à côté d'Henry dans aucun cours, craignant d'encore plus abimé mon cœur. J'évite les questions des autres me demandant ce qu'il m'arrive, seul Felice et Wilhelm ont compris et ne disent rien.

Le midi, je passe en vitesse à la chambre avant d'aller manger pour déposer mes affaires et respirer un grand coup. J'ai survécu à cette matinée.

Walter : C'est la galère ici. Comment tu vas, toi ?

Ju : Nickel ! Qu'est-ce qui t'arrive ?

Walter : Galère de mec, t'en fais pas.

Ju : Je t'appelle ce soir pour qu'on en parle ? Je suis avec des potes, là.

Walter : ça marche.

Je me relève, m'apprêtant à aller manger, mais la porte s'ouvre sur moi et je l'esquive de justesse. J'allais insulter la personne qui a fait ça, mais rien ne sort quand je vois Henry qui se tient devant moi.

- Tu vas faire ça encore longtemps ? Il me demande.

- Quoi donc ?

- M'éviter. Je suis pas con, Walter. Je sais très bien que je t'ai blessé ce matin et que tu m'évites.

- Ecoute, j'ai juste besoin de temps pour que ça aille mieux.

- Combien ? 

- Laisse moi la fin de la journée, ok ? Juste ça, pas plus. J'ai l'habitude, ne t'en fais pas.

Il grimace doucement à ma dernière phrase. Oui Henry, ce n'est pas la première fois que tu me brises le cœur. 

- Et, après, tout pourra redevenir comme avant entre nous ?

- Bien sûr ! Comme si rien ne s'était passé, t'inquiète pas. 

Je retiens les quelques larmes qui montent. 

Il ne s'est rien passé. Henry et moi n'avons rien fait ici.