Chapitre 8

53 6 14
                                    

En retournant dans la chambre pour aller chercher mon sac, je tombe sur Henry, assit sur son lit et dans ses pensées. J'attends un peu devant la porte, voulant voir s'il me remarquera. Mais j'attends deux bonnes minutes et il continue de fixer un point invisible devant lui.

- Henry ?

Il secoue la tête, revenant à lui, et se lève. Il fait un tour de la pièce du regard et se dirige vers ses affaires de cours.

- ça fait longtemps que t'es là ? Il me demande.

- Non, pas vraiment. Deux ou trois minutes. Tout va bien ?

- Ouais, ouais.

Il prend quelques cahiers qu'il laisse tomber dans son sac sans même regarder s'ils ont un rapport avec ses cours de la matinée avant de le balancer sur son épaule et de se diriger vers la sortie.

- Tu pensais à quoi ?

- A... A rien, ne t'en fais pas.

Je sais qu'il me cache un truc. Au bout d'une année entière à partager ma chambre avec lui, j'ai finit par le connaitre par cœur. 

- Henry, je sais qu'il y a un truc qui ne va pas.

Il s'arrête et souffle.

- Quel est le problème ? J'insiste.

- Le problème c'est... C'est moi, le problème.

- Comment ça ?

- J'ai bien aimé ce qu'il s'est passé hier soir, je l'avoue. Mais... Mais je n'arrive pas à savoir ce que je veux ! Est-ce que j'ai envie que ça se reproduise ? Est-ce que je veux plus ? Est-ce que ce n'était qu'une erreur ?

Le fait qu'il se demande si ce n'était pas une erreur me fait grimacer. Mais, je dois être sûr d'un truc, et je pose la question qui peut me faire mal : 

- Tu regrettes ?

Il baisse encore plus la tête, et je sens mon cœur se déchirer doucement.

- Non... Ou peut être que si... 

Il relève la tête vers moi, les yeux brillants de larme.

- Je... Je suis juste putain d'hétéro, Walter ! Et toi... Toi, tu débarques et tu changes tout ! Le fait que je sois hétéro est la seul chose qui les rend fier de moi, alors ça ne peut pas changer ! Peu importe ce que je ressens réellement pour toi, tu dois rester un meilleur ami. Rien ne doit se reproduire. Je suis hétéro.

Il me lance un dernier regard, essuie ses larmes et sort de la chambre. Moi, je reste planté là.

Foutu parents...


~~~

390 mots... Pas très fier, là....

I don't wanna be your best friends (Walty story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant