-15-

50 7 0
                                    

13 Février 2014


Il faisait nuit. L'air était froid et le vent soufflait sur nos visages émerveillés. Perchés tels des oiseaux dans le vide, on observait la vue se déployant sous nos yeux. En effet, après quelques attractions, Harry et moi avions décidé de clore cette journée si particulière par un petit tour de grande roue. Bizarrement, on avait trouvé cette idée bonne contrairement à toutes les attractions que nous venions de faire. Parce oui, Harry préférait les sensations fortes. D'ailleurs, après cette première obligation de monter dans ses fichues montagnes russes, j'avais eu la terrible surprise de comprendre que mon calvaire était loin d'être fini. En effet, j'avais été obligé de faire quatre autres manèges à sensations fortes. Et tout ça, pour le bon vouloir de Monsieur Styles. Alors quand cela avait été mon tour, on avait opté pour des choses beaucoup plus simples tel un tour en barque. Mais, le problème c'était qu'Harry n'était pas franchement emballé par mes choix. En effet, j'eus le droit, durant tout le tour de barque, d'avoir un Harry exécrable, pire qu'un gamin.


Enfin, même si nous avions des passions très différentes lui et moi, on avait quand même réussi à s'entendre sur le fait de monter dans cette grande roue. Et nos visages émerveillés, le montraient bien. Parce que oui, la vue qui se déployait devant nos yeux était magique. A notre gauche, on pouvait voir, la ville, ses lumières, ses routes où l'on pouvait apercevoir d'ailleurs de petits lumières rouges et jaunes signent de trafic. Et puis, à notre droite, ce n'était que la forêt et la mer s'étendant à perte de vue. Contrairement à beaucoup, c'était cette vue, celle de la forêt et de la mer qui me fascinait. L'endroit d'ici se montrait tellement dominant, tellement puissant. D'ailleurs, je n'arrivais pas à en détacher les yeux. C'était comme hypnotisant, fascinant et perturbant. Ouais, le calme qui émanait de ses lieux si sombres et seulement éclairés de la lune montrait une certaine liberté. Liberté qui sonnait avec nos vies. A Harry et à moi. Finalement, notre vie ici, dans cette forêt était celle qui résumait notre être, notre union de lui et de moi. Je pense que la plupart des gens de cette ville ne viennent quasiment jamais ici par peur du silence, par peur de l'inconnu de ses lieux. Mais finalement, c'est ce qui m'intriguait tant. J'aimais ce silence, j'aimais cet inconnu, j'aimais cette liberté, cette fraîcheur que nous apporte cette vie reculée au fin fond de cette forêt. Comme si, toute notre vie était préservée dans ses terres, dans ses lieux. Comme s'il n'y avait que nous et personne d'autre pour en témoigner et oui j'aimais cela.


- Ella ? Tu pleures ? Me sortant de mes pensées.


Ouais, je pleurais. Sans m'en rendre compte, j'avais laissé mes larmes prendre le dessus. En y pensant, je savais parfaitement le pourquoi de ces larmes. En effet, c'était le soulagement qui ressortait. Le soulagement de savoir que même si je n'avais jamais pensé vivre une telle vie, que celle que je vivais aux côtés d'Harry, elle était agréable. Ouais, je ne pouvais me voiler la face plus longtemps, j'appréciais cette nouvelle vie, j'appréciais cet endroit où je me sentais bien et non pas comme une étrangère comme je l'avais toujours été.


- Ce n'est rien, en essuyant les quelques larmes qui ornaient mes joues.


Toujours le regard fixé vers l'horizon, je reposai après mon geste, ma main sur la barre de fer. Et là, à cet instant précis, je sentis une chaleur inhabituelle. Je dirigeais mon regard quittant pour la première fois, le spectacle triomphant de la nuit. Et là, alors que j'étais loin de penser à cela, je vis ma main droite dans celle d'Harry. Je n'avais même pas percuté, même pas senti quand il avait lié ma main avec la sienne. Comme si mon esprit avait évaporé tout ce qu'il y avait autour de moi, jusqu'à la présence même d'Harry à mes cotés. C'était très étrange comme sensation et si contraire à ce que l'on avait vécu tous les deux. Il n'y avait pas de prise de tête, de souffrance, non il n'y avait que le calme, la simplicité. Il n'y avait que nous deux et rien d'autre.

Stupide JokeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant