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29 Avril 2014


Impossible

Oui pour lui c'était impossible. Elle ne pouvait pas être partie. C'était un mauvais rêve, un cauchemar. Cette nuit ne devait être qu'une production de son esprit. Cette nuit devait être qu'une illusion, qu'un scénario improbable. Où étaient les caméras ? Où étaient les acteurs pour lui dire que tout ça n'était qu'une mascarade ? Il n'en était pas possible autrement. Ca ne devait pas se passer comme ça, ça ne devait pas arriver. Non, il avait tout prévu, il avait tout défini et on ne pouvait pas tout briser. Briser tout ce qu'ils avaient défini.

Il sentait la colère l'envahir, il n'arrivait pas à s'en défaire. Petit à petit, elle prenait possession de ses membres. Elle lui donnait cette rage incontrôlable. Cette rage qu'il avait tant connue auparavant. Oui comme un mauvais souvenir, elle revenait, elle le hantait. De nouveau, elle lui faisait face, pire encore, elle le défiait, elle l'amenait à ses limites, à l'amenait à ce point de non-retour. Il n'aimait pas être comme, il avait fait tant d'effort pour arriver à surmonter cette rage. Et pourtant, cette nuit, à ce moment précis, il la laissait s'échapper, il la laissait le dominer.

Alors suivi par cette rage incontrôlable, il fit irruption dans la maison de son enfance. Il l'ouvrit sans prendre aucune pincette. Il savait qu'il n'y avait plus personne et qu'il ne ferait, ainsi, aucune frayeur à quiconque. Il était seul, il était abandonné et donc personne n'allait l'empêcher de se défouler. Car oui, il avait ce besoin de tout détruire, de tout casser. Et il avait de quoi. Il avait toute une maison pour cela. Lui qui n'avait eu l'habitude que de petits espaces, là, il allait pouvoir laisser son œuvre, son envie de destruction comme bon lui semblait. Personne n'allait l'arrêter, personne n'allait y assister et personne n'allait le juger.

Et c'est ainsi qu'il commença son œuvre. Il monta rapidement à l'étage sans prendre la peine de fermer la porte d'entrée et se dirigea dans la chambre où ils avaient antérieurement couché. A peine posa t-il un pied dans l'endroit que son parfum l'enveloppa. On aurait pu penser que cela allait le détendre, allait lui faire prendre conscience de sa bêtise. Or, cela eut l'effet complètement inverse. Ce parfum fit monter la rage de plus belle. Par cette odeur, il comprenait son échec, il comprenait qu'il l'avait bel et bien perdu et qu'ainsi il n'avait plus rien dans ce monde, il n'avait plus rien à prouver et donc plus rien à perdre.

Il balançait tout, que ce soit ses affaires, les siennes, les draps où ils avaient dormi, les objets appartenant à ses parents. Tout, tout était victime de sa colère. Aucun objet n'était épargné, d'ailleurs, s'il avait pu retourner carrément la pièce, il l'aurait fait. Ce fut d'ailleurs par cette idée, ce sentiment de n'avoir pas assouvi entièrement sa colère qu'il partit dans les autres pièces de la maison.

Tout comme la chambre de ses parents, il envoya tous les objets valdingués à l'autre bout de la pièce. Il n'y avait plus de moral, il n'y avait plus de respect, il ne restait que l'assouvissement, que l'envie d'exploser sans en voir les conséquences. Il était comme une bête, comme un être sans âme seulement guidé par le vide. Le vide montrant à quel point il était triste, à quel point, il ne supportait plus chaque seconde dans ce monde. Il était tellement dans une autre dimension, qu'il prit la décision de finir son carnage par l'ancienne chambre de sa sœur.

Oui, dans un autre état d'esprit, il n'aurait jamais, même pas une seconde, pensé rentrer ici pour tout casser. Non, c'était la chambre de sa sœur et pour rien au monde, il ne changerait la moindre chose ici et ainsi, jamais il ne lui viendrait à l'idée de massacrer cette chambre. Parce que oui, il lui avait déjà fait assez de mal comme ça. Et pourtant, malgré cette promesse qu'il s'était fait, il rentra d'un seul coup, tel une furie sans aucune pensée rationnelle dans son esprit.

Stupide JokeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant