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5 Mars 2014

Sept heures. Sept heures du matin. Il était sept heures et pourtant, je me trouvais assise là dehors et dans le froid. Si à cet instant, on m'avait demandé la cause de ma présence ici, je n'aurais pas su le dire. Au départ, j'avais juste eu l'intention de respirer un peu d'air frais. De me rafraichir après une nuit blottit contre le feu de cheminée. Parce que oui, Harry et moi avions dormi côte à côte face à la cheminée. D'ailleurs, c'est celle-ci qui m'a réveillé. En effet, le feu m'avait ôté doucement du sommeil. La chaleur des flammes étaient telles, qu'elles m'avaient extirpé de mes rêves en me faisant oublier toute possibilité de les retrouver. Il était trop pesant, trop intense pour que je puisse l'ignorer. Pour que je puisse me recoucher. Alors, au bout de quelques minutes, j'avais pris la décision de partir. Partir pour pouvoir un instant me rafraichir. Et ce fut donc ainsi que j'étais parti.

J'avais pris la décision assez rapidement, de partir dehors étant la meilleure solution pour me rafraichir rapidement. Muni d'une couette autour de moi, je partis en direction de la porte d'entrée sachant très bien le temps qui m'attendait à l'extérieur. J'ouvris donc doucement la porte d'entrée en finissant par me glisser lentement entre celle-ci et le mur.

Sans surprise, à peine la porte refermée que le froid m'avait percutée de plein fouet. J'avais senti d'ailleurs quelques frissons. Des frissons me faisant peu à peu oublier la chaleur qui m'avait réveillé plus tôt dans la nuit. Je me sentais étrangement bien. Tellement bien que plus je passais du temps dans cet environnement, si froid et si vaste, plus j'avais cette envie de rester. Ne voulant plus retourner au salon, préférant rester ici face au paysage se trouvant à mes cotés. Alors, après quelques minutes, sans vraiment réfléchir, j'étais parti en direction du banc qui donnait sur l'entrée de la maison.

En y pensant, j'étais dehors depuis maintenant une heure. Et plus exactement depuis six heures du matin. Une heure, finalement, que j'étais restée là, assise sur ce banc. Je pouvais d'ailleurs desceller les premiers rayons du soleil à travers les feuilles des arbres cachant la vision sur le ciel. C'était tellement fascinant. Fascinant de voir à quel point le monde changeait d'aspect, de forme, de couleurs, en seulement quelques heures, quelques minutes, quelques secondes. J'étais arrivée avec pour spectacle, la lune, les étoiles, le froid glacial, le silence ... Et là, c'était totalement différent, la lune avait laissé place au soleil, les étoiles étaient remplacées par les nuages et le silence changé en chant d'oiseau. Tout avait été métamorphosé d'un seul coup.

La seule chose qui finalement, n'avait pas changé c'était le froid. Oui, comme la veille, tout était gelé. Chacun des éléments, se trouvant sous mes yeux, avaient eu l'air de succomber au froid. Seul, moi tenait encore le choc.

J'essayais avec l'aide de ma couette, de garder un minimum de chaleur pour me donner la force de rester encore quelque temps devant ce paysage figé par le froid. Je n'avais bizarrement aucune envie de partir, aucune envie de retourner à l'intérieur. Ce qui était bizarre sachant qu'hier j'aurais pu tout donner pour pouvoir me réchauffer. C'était comme si tout ce que je supportais depuis si longtemps venait enfin d'être envolé par la vérité. Je n'avais plus ce poids si pesant sur mes épaules. En y réfléchissant tant de choses avait changé en si peu de temps ....

- Pas trop froid.

Une voix. Sa voix. La voix d'Harry, telle une source de chaleur. C'était comme si par sa voix, il me donnait la force de rester plus longtemps en ces lieux. Et d'ailleurs, je le ressentais dans mes choix. En effet, intérieurement, je n'avais plus aucune envie de partir. Non, je voulais rester et encore plus sachant qu'il était maintenant à mes cotés. Inconsciemment, j'avais envie de sourire. Sourire à cette façon que j'avais d'être heureuse pour des petites choses complètement insignifiantes. Oui, j'étais heureuse. Heureuse de voir la tournure qu'avait prit les événements. Contente de cette légèreté qui nous habitait.

Stupide JokeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant