Stupide Joke

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28 Avril 2014

Harry roulait sur la route principale de la ville. Il roulait vite, très vite. Bien trop au dessus de la limite de vitesse autorisée. Et pourtant lui comme moi étions très loin de nous en soucier. En effet, nous étions la tête complètement ailleurs. Nous étions complètement en dehors du réel. A l'instant où j'avais appris pour l'accident, je n'avais pas réussi à enlever ce sentiment d'irréel. Ce n'était pas possible, pas lui, pas Niall. Il avait l'air tellement en dehors du mal, de la douleur, de la souffrance... Alors comment avait-il fait pour se retrouver dans une telle situation ?

Je sais bien que cela n'arrive pas qu'aux autres. Je sais bien que peu importe qui on est, on peut être tout autant touchés. Et que malheureusement, on ne peut pas échapper à cette règle. Parce que oui, personne ne peut choisir qui seront les prochaines victimes. Personne ne peut assurer la sécurité de ses proches. Non et c'était cela le plus injuste dans l'histoire. Dans notre cas, comme dans beaucoup d'autres, il ne le méritait pas. Niall ne méritait pas cela. Il ne méritait pas d'avoir cette place d'acteur principal. Ce n'était pas et ça ne devait pas être son cas. Et pourtant malgré tout, c'était la réalité. On avait beau moi comme Harry, essayé de nous dissuader du contraire, rien n'y faisait. Et je pense qu'au final, nous nous serions juste voilé la face. C'était notre réalité et on ne pouvait rien faire à part la supporter comme tout le reste.

En vérité, je me maudissais de tout cela. Pourquoi ? Tout simplement par ce que je n'arrivais pas à m'enlever l'idée que tout ceci n'était pas un hasard des choses. Que ce n'était pas possible qu'un tel acte lui soit arrivé. Si je savais bien une chose, c'était que la vie ne frappait pas par hasard. Non, ce n'était pas dans ces habitudes, dans ces manières de faire. L'accident de Niall paraissait tellement bizarre. Tellement opposé à ce que l'on pouvait voir dans cette petite ville. Les routes n'étaient pas dangereuses, d'ailleurs peu d'accidents survenaient ici. Alors pourquoi en était-il le cas à présent ? Plus, les minutes passaient, plus un gout amer envahissait ma bouche. J'avais l'impression que cet accident était préparé, que ce n'était pas quelque chose d'accidentel. Non et bizarrement, je commençais à me dire que ma relation avec Niall en était peut être la raison. En effet, je me demandais si cet accident n'était pas l'œuvre d'Austin. Si ce n'était pas lui, l'auteur de ce drame. Je le connaissais suffisamment pour savoir à quel point, il était prêt à tout et créer un accident était bien quelque chose de son ordre. Je sentis un nœud se former dans le bas de mon ventre. Si tel était le cas, je n'osais imaginer ce qu'il était capable de faire.

Je ne sais pas si c'est parce que je doutais du possible auteur de cet accident ou si c'était simplement la peur de perdre Harry comme il en était peut-être le cas pour Niall. Mais je me pris à tourner la tête en direction d'Harry. A l'instant même où mon regard se posa sur lui, je pus sentir la douleur m'envahir. En effet, devant moi se trouvait un Harry mal en point, un Harry complètement désarmé par la situation. Il avait le visage crispé, les lèvres tremblantes et le regard anormalement figé sur la route. Tout dans son attitude me montrait qu'il n'allait pas bien, qu'il pouvait partir en vrille à n'importe quel moment. Même un aveugle aurait pu sentir qu'il était à deux doigts de craquer. Son silence, sa lourde respiration, sa conduite, le mouvement frénétique de sa jambe droite. Tout, absolument tout montrait sa souffrance.

J'étais tellement mal de le voir comme ça. J'étais tellement désarmée face à ça que je ne pus rester le regarder plus longtemps. C'était certes lâche de ma part mais je ne pouvais faire autrement. D'un coté, je ne voulais pas qu'il voit à quel point out cela me touchait. Il était assez mal comme ça. Et de l'autre, je ne savais pas comment réagir à cette situation ? Comment le rassurer face à cet événement qui était tombé comme un coup de massue ? Je n'avais aucun pouvoir, aucun moyen de changer cela. Et pire encore, je ne pouvais comprendre ce qu'il pouvait ressentir. Ce qu'il pouvait endurer. C'était son meilleur ami, son ami d'enfance. Moi, je ne connaissais le blond que depuis quelques semaines. Que pouvais-je donc faire face à cela ? La réponse était plus qu'évidente. Absolument rien. Même si j'avais voulu, malheureusement, je n'avais pas les armes, je n'avais pas les cartes en main et inconsciemment, je pense qu'Harry l'avait très bien compris.