Chapitre 40

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Luna.

Il me regarde, troublé. Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui demande cela. Qu'est-ce que la réponse pourrait m'apporter ?

L'espoir qu'il ne t'a jamais oublié.

Je chasse cette simple pensée en regardant Eden déglutir. Dans ses yeux je vois qu'il lutte entre avouer et mentir ; alors je fais ce que nous faisions les derniers mois avant qu'il ne disparaisse.

« Une vérité contre une autre, Eden.

Il me regarde interdit, pense le pour et le contre avant d'acquiescer et baisser le volume de la télé que ni lui, ni moi ne regardions vraiment. C'était ce que nous avions mis en place après notre premier vrai conflit quand je l'ai attendu trois heures pour une rencontre avec mon autrice préférée et qu'il n'est jamais venu. Cela dit, ce moyen était très dangereux, nous le savions puisque nous ne l'utilisions que si nécessaire.

_ Tu te doutes de ce que je risque de te demander si je réponds à ta question, il me met en garde.

Je le sais oui... mais je ne sais pourquoi, je me dis que ce serait un échange équitable. Parler de mon traumatisme contre une vérité qu'il ne semble pas vouloir me faire part. Je n'hésite pas longtemps alors en guise d'accord, je n'acquiesce pas mais lui dit tout de suite ce qu'il désire savoir.

_ Une MT-07.

Il me regarde cherchant à comprendre ce que je viens de dévoiler. Ses sourcils se froncent.

_ Ta moto, précisé-je avant qu'il ne commence à comprendre. Je reconnaitrais le bruit de son moteur entre mille. La tienne est un modèle de 2014, comme celle de mon père.

Cette même moto qui pourrit dans mon garage depuis l'accident, que j'ai récupéré et réparé complètement. Celle dont j'ai l'espoir de pouvoir conduire un jour mais qui m'effraie au simple son de son moteur... son vrombissement avant l'impact, avant la mort de papa. Eden me regard, la mâchoire crispée. Il hoche la tête m'encourageant à continuer.

_ Que sais-tu de l'accident de mon père ? je demande pour éviter les redites trop douloureuses à mon cœur.

Il hésite avant de répondre.

_ Il était à moto quand une voiture lui est rentrée dedans, il se stoppe pour déglutir douloureusement comme s'il éprouvait la même douleur que moi. Alex ne m'a pas donné plus de détail. Je sais juste que... ce n'était pas un accident.

Ces derniers sont prononcés avec colère et honte. Cela ne m'étonne pas d'Alex. Mon frère avait tout tenté pour étouffer le drame qui avait sévi sur notre famille. En particulier sur moi. Trop de personnes me regardaient avec pitié ou colère parce que moi, j'étais encore en vie. Je soupire, tentant de refouler mes larmes.

_ J'étais avec lui.

Ma révélation brise le masque froid qu'il tentait de tenir jusqu'à présent. Ses traits se déforment et dans son regard j'y lis d'abord le choc puis l'inquiétude lorsqu'il sonde chaque parcelle de mon corps avant d'abriter ce qui ressemble à une colère capable de réduire le monde en cendres. Sa réaction ne me surprend pas non plus... beaucoup de personnes ont réagi comme ça quand ces derniers ne finissaient pas attristés par mon sort.

_ Je n'avais pas vraiment passé une très bonne journée ce jour-là, expliqué-je sûrement pour dédouaner ma responsabilité dans sa mort. Il avait fini sa journée et il se faisait tard, j'étais fatigué et... je l'ai appelé en pleure. Je l'ai supplié de venir me chercher et c'est ce qu'il a fait. Il était sorti du boulot pour rentrer mais, il a fait un détour pour me prendre. Il n'avait qu'un casque avec lui...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 21, 2024 ⏰

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La couleur que je haisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant