26-Alex: Le réveil

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En ouvrant les yeux, les rayons du soleil, traversant les volets, m'aveuglent intensément. Je place ma main en visière, tout en battant des paupières, afin de m'adapter à la luminosité. 

Je soupçonne fortement la matinée d'être bien entamée, voir même que midi soit passé. Les bruits extérieurs me parviennent audiblement. Mieux qu'auparavant; comme si le fait d'avoir été transformé en Gardien, avait amplifié mon audition. 

J'entends Madame Bellebranche, tricoter au soleil, faisant grincer son rocking-chair. J'entends également Clara et Bruno revenir d'une ballade. Je finis par distinguer la voix de Connor, qui vient prendre de mes nouvelles auprès de mes compagnons. 

Au fil de la conversation, j'apprends que l'écho de ma transformation s'est répandue, sur Zibaë et qu'Arthème a été très sollicité ces derniers jours, de ce fait. Mon cœur s'emballe, en entendant le nom de celui qui m'a fait devenir un Gardien. À quels problèmes est-il confronté actuellement?! Les Divinités sont-elles déjà au courant? Certainement, oui. 

Si comme le prétend Connor, l'annonce de ma transition s'est répandue; alors il est plus que probable que ceci n'est pas échappé aux Gardiens les plus puissants de Zibaë. Dans ce cas; quelles en seront les répercussions?! Je ne sais pas encore dans quoi je me suis fourré; mais j'ai un très mauvais pressentiment. 

Je sens mes ailes frémir. Cela me fait une drôle d'impression, n'étant pas encore habitué à cette nouvelle partie là, de mon corps. 

Reportant mon attention, sur la conversation extérieure; je constate qu'ils ont changé de sujet. Clara et Bruno, qui se sont mêlés à la conversation, parlent des festivités du nouvel an, qui se sont tenues deux jours auparavant, sur la place du village. 

Au vu de ce qu'il s'est passé, lors de la dernière fête, à laquelle j'ai participé, je n'ai pas vraiment cherché à prendre part à celle-ci. D'autant plus que la majorité des villageois me tiennent rigueur des dégâts qui ont été engendrés, par le dragon. 

Je ne peux pas vraiment leur en vouloir; cependant; après la semaine intense que nous avons passé à essayer de réparer les casses (avec l'aide précieuse des pouvoirs des Gardiens et des Farfadets), j'espère qu'ils ne vont pas garder de la rancœur à mon égard. Après tout, le village a presque récupéré son aspect antérieur. 

Soudain, un étrange bruit de grattement me sort de mes pensées. Cherchant l'origine du raffut, dans la pénombre, je me redresse et cherche à tâtons une torche. Une légère jérémiade me fait reconnaître la voix de Vieux-Débris. 

Je mets la main sur la torche, puis éclaire dans la direction du bruit.

-Aaaah! Éteins ça, tu m'aveugles; abruti d'humain! -Hurle t-il, en mettant sa main devant les yeux.-

Je le vois, à moitié extrait d'un trou entre le plafond et le mur.

-Tu as conscience que je ne suis plus humain! -Je rétorque, en éteignant ma torche.-

Il soupire, d'un air exaspéré. En essayant de sortir le reste de son corps, du trou, il rétorque:

-Quelle triste réalité, en effet. Où allons-nous, maintenant; si même les vauriens deviennent des Gardiens.

Intrigué par son passage secret; je lui demande:

-Pourquoi passes-tu par le toit, pour rentrer?! Tu te prends pour le père noël ou quoi?

D'un léger «ploc», il se décoince de la cavité et tombe sur le haut d'une armoire, avec un certain style. J'en conclus qu'il n'est pas à son coup d'essai. 

En se relevant, il fouille dans sa salopette, puis en sort une enveloppe, qu'il me lance dédaigneusement.

-Tiens. Un colombogramme, pour toi!

Zibaë, les mystères de l'autre monde T1. Les fantômes du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant