Zibaë, les mystères de l'autre monde T1. Les fantômes du passé

27-Alex: Les confidences de Madame Bellebranche

Cette nouvelle me fait l'effet d'un coup de poignard. Je reste figé, la bouche entrouverte, ne sachant quoi répondre face à une telle annonce. 

Mon premier réflexe est alors d'envoyer un violent coup de poing dans le mur. Ça ne résout pas le problème, mais ça me détend. 

Je m'adosse contre la cloison, exténué par ce début de journée chaotique. Mon quota de mauvaises nouvelles n'a jamais été aussi proche d'atteindre son point culminant.

-Tu as d'autres anecdotes sulfureuses, du même genre, à m'annoncer?

Elle me fait «non», de la tête.

-Alors, ça va. -J'ironise, en sortant de la chambre.-

C'est à cet instant que je constate à quel point il est pénible de passer l'encadrement des portes, quand on possède des ailes d'onyx immenses. Je dois d'ailleurs m'y prendre à plusieurs reprises, avant d'atteindre l'escalier en colimaçon; que je m'empresse de descendre, suivi par Rosalie. 

Arrivant directement dans la cuisine, je tombe sur un véritable comité d'accueil. Assis autour de la table: Clara, Bruno, la grand-mère de ce dernier et Connor. 

Ma surprise, de voir le cow-boy, s'inscrit sur mon visage. Il m'adresse un signe de main, auquel je réponds instinctivement. Une ribambelle de mets sont juxtaposés sur la table; m'indiquant qu'il est entre midi et treize heures.

-Alors, le hors-la-loi?! Tu cherches à me faire de l'ombre? -Me charrie Connor, avec son sourire espiègle.- Remarque; ça ne me surprend pas plus que ça. T'as une belle trogne de rebelle!

Affamé, je prends une assiette puis me sers une cuillerée de ragoût, se trouvant dans la cocotte. Assez discourtoisement, je demande à Connor:

-Qu'est-ce que tu fais ici?! Je pensais que tu n'avais pas la permission de vagabonder sur ce territoire.

-Je te le donne en mille; j'suis convoqué, moi aussi, à une audience.

-Pourquoi? Ça a avoir avec notre affaire?

-Entre autre. Le soir où nous nous sommes rencontrés et que tu m'as plumé au jeu; il ne me restait plus rien pour payer ma chambre. Alors j'ai joué au pickpocket.

-Comment tu t'y est pris? -S'intéresse Clara.-

-Oh c'est simple. Je suis allé trouver un mec; je lui ai posé une question sans intérêt et pendant qu'il était distrait à me répondre; ben moi, je lui ai fais les poches.

J'ouvre de grands yeux ronds, perplexe.

-Ça alors! Moi aussi, je le faisais; il y a quelques années de cela!

-Alex! -S'indigne Rosalie.-

-Mais ne t'en fais pas, Rose. Je ne le faisais pas sur les passants, dans le métro. Non; moi mon truc, c'était plutôt d'aller chourer les guns des flics! Et je ne l'ai pas fait plus d'une ou deux fois, rassure-toi.

-À vrai dire, -s'immisce Clara-, tu l'as bien fait, au moins, douze fois.

Rosalie me regarde, totalement estomaquée. Je lance à Clara un regard réprobateur.

-Merci beaucoup, Clara. J'apprécie énormément ton soutien.

Elle me sourit d'un air taquin; pendant que Rosalie tente de se remettre de ses émotions afin de me réprimander:

-Douze fois?! Non mais je rêve! Ne me dis pas que tu as impliqué Clara, dans tes...

-Bien sûr que si! -Rétorque fièrement cette dernière.- À ton avis, Rose; qui allait voir les flics, pour leur poser la question sans intérêt?! Réfléchis cinq minutes. Tu crois vraiment que ce serait passé comme une lettre à la poste; si ça avait été Alex et sa tête de voyou qui avaient réalisés cette partie-là du plan?!