Alone

15.

Tout le long du trajet aucun de nous ne parles, je ne connaissais pas son lien avec mon premier amour, mais je sais que malheureusement il n'est plus de ce monde.

Je câline fort le doudou et je ferme les yeux, la nuit tombe doucement sur la ville.

-        Tu souhaites manger quelque part en ville ?

J'ouvre les yeux et je fixe la main remplie de tatouage qui tourne le volant.

-        Non, j'aimerais dormir, je suis crevée et je pense aller en cours demain, j'ai déjà trop ratée et je veux réussir mon année.

-        Hum ok, mais si tu as faim, ne te prive pas, mange.

Je le regarde mettre son clignotant pour tourner à droite pour rentrer à son appartement.

-        April, si jamais, demain je te dépose au bas de la route comme d'habitude, dans la portière de la voiture il y à un téléphone si tu souhaites, ainsi si besoin je suis là, il y a aussi les doubles de mon appartement pour quand tu reviens des cours et que je suis autre part.

-        Merci mais, je ne peux pas rester chez toi éternellement, je dois trouver un nouveau logement.

Il arrête la voiture au beau milieu de la route et j'entends les klaxons des conducteurs de derrière.

-        Je ne peux pas t'obliger à rester chez moi, mais cela me tuerais de savoir que tu galères à trouver un logement alors que je peux partager mon appartement.

-        Pourquoi moi ?

-        Parce que tu as plus besoin d'être sauvée que les autres personnes de ce bâtiment.

-        Tu ne peux sauver quelqu'un qui est déjà morte intérieurement. Dis-je sèchement.

Je vois sa main ce crisper sur le volant.

-        Intérieurement ne veux pas dire que tu peux pas revivre April, je ferais tout pour t'aider.

Je n'essaye même plus d'épiloguer car je sais que je vais perdre la bataille, mais je sais que j'ai raison, je le sens au fond de moi, je ne suis plus la même depuis 10 ans et rien ne pourras réparer cela, rien n'y personne, je sais que même si je retrouve ma sœur j'aurais des séquelles des 10 ans à devoir vivre seule, à me gérer seule.

Je suis passée de la petite fille qui se faisait maltraitée par l'adulte qui dois gérer son ménage toute seule.

Au début quand j'ai dû vivre seule je me souviens qu'en classe tout le monde me jalousais mais je ne leur ai jamais dit les raisons, je ne peux pas leur en vouloir, avoir des parents sur le dos est des fois fatigants, mais je pense que je préfère avoir une maman qui me dis de pas oublier mes gants en hiver que de devoir choisir entre avoir chaud en hiver avec des gants ou avec un repas chaud.

-        April, on est arrivés.

J'ouvre les yeux et je me retrouve dans le lit, portée par monsieur Arnold.

Il me dépose délicatement dans le lit et fait demi-tour pour être devant la porte d'entrée de la chambre.

-        Je te laisse le lit, je vais dormir dans le fauteuil.

-        Dors avec moi.

Je le vois me regarder d'un air soucieux.

-        Tu es chez toi, le lit est de deux personnes, dors avec moi car si pas j'irais dans le fauteuil.

Il s'assied face à moi dans le lit.

-        Es-tu sure April ?

-        Oui.