NOVA [Nouvelle version]

Chapitre 10

L'obscurité. Un bourdonnement. Des éclats de voix. La lumière. Une machine. Des visages flous. Un plafond immaculé.

— Tu m'entends gamine ?

— Laisse tomber Paolo, c'est qu'une fillette !

— Une fillette qui a inventé un procédé permettant d'aller dans d'autres galaxies Bastian ! Un génie autrement dit ! Intéressante. Très intéressante.

Il y avait trop de bruit. La jeune fille referma les yeux. Le sommeil était bien plus accueillant que la réalité.Mais les deux énergumènes au-dessus d'elle l'obligèrent à rouvrir ses yeux fatigués. La lumière crue du vaisseau revint en force, l'obligeant à plisser les yeux jusqu'à ce qu'ils se réduisent à deux fentes.

— Téa ? Tu es réveillée ?

Téa. Ce nom avait une sonorité familière. Téa. Il semblait à la jeune fille qu'elle ratait quelque chose. Quelque chose d'important. De très important. La fillette, au prix d'un énorme effort, se redressa. Elle tourna la tête et s'aperçut de trois choses. Premièrement, elle se trouvait dans une sorte de vaisseau spatial. Deuxièmement, elle se souvenait d'avoir un nom. Téa. Oui, c'était bien son nom. Dernièrement, deux hommes la regardaient de manière étrange. Comme si elle risquait de les mordre. Mais pourquoi ferait-elle une chose pareille ?

— Donne-moi ta main Téa.

— Que me voulez- vous ? s'écria Téa d'une voix éraillée et faible.

— Seulement ton bien ma petite Téa.

À ces mots, Téa fut assaillie de pensées contradictoires. Personne ne l'avait appelée "ma petite Téa" depuis la mort de son père. Son père ? Parce qu'elle avait un père ? Oui elle en avait un ! C'était une évidence ! Et une mère aussi ! Où était-elle d'ailleurs ? Que faisaient ces deux drôles de bonhommes dans sa chambre ?

Une minute. Ce n'était pas sa chambre...Mais le laboratoire du Célestial.

Téa se réveilla en sursaut. Ses larmes se mêlaient à la transpiration excessive qui lui brûlait les yeux. Un cauchemar. Elle passa son bras sur son front, dans l'espoir vain de l'éponger un peu. Elle mit quelques instants à reprendre son souffle. Elle s'assit sur le lit. Elle ne se souvenait même pas de s'être endormie. Elle repoussa la couverture et posa ses pieds sur le sol, comme pour reprendre contact avec le monde réel. Le carrelage était froid sous ses pieds. Elle frissonna. Elle passa rapidement en revue la pièce qui l'entourait. Allait-elle chaque jour se réveiller dans une chambre différente ? Cette pensée l'exaspérait. Les murs étaient d'un mauve pâle déprimant. Le lit était en bois. La commode face à elle n'avait rien de très gai. Génial. Elle avait l'impression d'être à nouveau dans une chambre d'hôpital. Elle se leva pour refaire son lit et avança, pieds nus, vers la porte de la chambre.