Chapitre 23

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Asha était repartie au pas de course chez elle. A croire qu'elle n'attendait que cela. Bientôt vint le tour d'Ayden et les trois enfants. Chacun s'installa dans la navette.

— Je peux aller devant ? supplia presque Délia.

— Vas-y monte ! lui sourit Ayden.

Téa devint presque livide. Cela signifiait qu'elle allait s'asseoir derrière. A côté d'Iloan. Non pas que ça lui faisait peur. Peut-être que si ? Mais pourquoi se mettait-elle dans un état pareil ? Exaspérée par ses propres pensées, Téa entra dans la navette et se plaqua tout contre la vitre. Elle attacha ses multiples ceintures. Elle était tout en tension. Elle tentait tant bien que mal de n'occuper qu'un tout petit espace. Iloan, presque surpris, entra à son tour.

Téa était harassée. Comment c'est possible après le nombre d'années où j'ai dormi ? pensait-elle. Elle luttait tant bien que mal. Iloan se tenait à quelques centimètres d'elle. Elle ne voulait pas produire un scénario catastrophe comme dans ces films qu'adorait sa meilleure amie d'autrefois, sur Terre. Ne pas s'endormir. Ne pas s'endormir. Ne pas s'endormir. Trop tard, elle sombrait déjà. Sa tête tomba de tout son poids sur l'épaule d'Iloan. Celui-ci sursauta. Il regarda Téa puis eut un petit rire.

Il faisait sombre, il faisait froid. Elle se trouvait dans un lieu qui lui était inconnu. Elle voyait par une fenêtre des silhouettes qui s'activaient. Un vaisseau spatial, semblait-il, était posé sur un sol aride et craquelé. Un drôle de bip constant se faisait entendre. Elle percevait le cliquetis désordonné de doigts tapant sur de nombreux claviers. Puis ce fut l'agitation générale. Un homme sortit, et voulait aller voir ce qui pouvait provoquer une telle réaction de la part de ceux qui l'entouraient. Elle aurait voulu se lever, aller voir mais, le froid et les griffes du monstre contre lequel elle se battait toujours l'en empêchèrent. La sensation que la léthargie à l'état pur lui était injectée lui revint à nouveau. Elle ne put plus lutter. Elle ne voulait plus combattre. Elle se laissa faire. Tout lui parut soudainement cotonneux. Elle ne fut sortie de son sommeil que par un bruit assourdissant. On la secouait. L'odeur de la fumée lui emplissait les narines. Le rougeoiement du feu était sous ses yeux. Puis le noir se fit, encore, car il revenait toujours.

Téa se réveilla en sursaut. Iloan avait la main sur son épaule.

— Téa. Téa. Téa, réveille-toi, la secouait-il légèrement.

Téa ouvrit les yeux. Elle fixa la main du jeune garçon sur son épaule. Elle fixa Iloan. Son regard revint à sa main. Iloan la retira précipitamment. Tous deux rougirent jusqu'aux oreilles, sous le regard hilare d'Ayden et l'expression d'incompréhension de Cordélia.


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