Chapitre 12

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Téa et Ayden avaient marché quelques temps avant de prendre à nouveau le tramway. Téa le détestait. Ils montèrent de nouveau sur la passerelle comme ils l'avaient fait la veille. Une cinquantaine de personnes étaient déjà en file, attendant leur tour. Téa commença à se placer à l'arrière de la queue.

— Mais que fais-tu ? l'interrogea son acolyte.

Il lui demanda de le suivre, ce qu'elle fit aussitôt. Ayden passa dans un second couloir, doublant l'entièreté de la foule. Téa s'attendait à ce que l'un des gardes en costume rouge qui les regardaient, lui mît un holà. L'action n'arriva pas. Ayden s'en alla à la machine sans même porter attention à la femme enceinte, tenant la main de son jeune garçon, à qui il volait le tour. Téa aurait voulu protester mais elle fut dans la navette avant même qu'elle n'eût pu piper mot. Très vite, Ayden lui fit signe de descendre et de le suivre. Elle lui emboîta le pas, tentant de calquer sa vitesse sur la sienne. Quelques centaines de mètres les séparaient maintenant de la passerelle de tramway. Ayden gravit quatre à quatre les marches qui les éloignaient d'une grande esplanade. Téa courut d'une foulée décidée derrière l'homme qui semblait se dépêcher plus qu'il ne l'aurait dû.

Alors qu'ils arrivaient à peine devant un grand bâtiment de verre, Ayden plaça sa carte violette sur un premier lecteur qui émit un petit bip. Une porte s'ouvrit devant lui. Il la passa, ne se souciant même pas de la tenir ouverte à Téa. Celle-ci s'engouffra à sa suite dans un grand couloir pavé. Ayden grimpa quelques marches saluant de temps à autre, d'un léger sourire, une personne habillée d'un costume sophistiqué ou d'un tailleur très professionnel. Téa avait du mal à se sentir à sa place, toute petite fille dans un endroit si majestueux. Ayden bifurqua sur la droite. Téa qui ne s'y attendait pas faillit trébucher en lui emboîtant le pas. Il plaqua à nouveau sa carte violette sur un lecteur qui émit le même son de validation que tous ceux qui avaient été activés depuis leur rencontre. Une nouvelle fois, la porte s'ouvrit. Téa suivit Ayden qui s'était déjà engagé dans un nouveau couloir. Aux murs de verre étaient suspendus des tableaux, des cartes, des portraits ou des graphiques que Téa eut à peine le temps d'analyser avant que son compagnon de route ne s'engageât dans une autre bifurcation impromptue. Ayden ouvrit encore une série de portes et pratiqua une longue suite de zigzags dans les carrefours de ce labyrinthe, quand enfin ils arrivèrent à un bureau.

— Bonjour Monsieur Sheo ! lança une voix sur leur gauche.

Ayden releva la tête.

— Eh bien Monsieur...

— Heid, compléta l'homme.

Le nom sembla troubler Ayden qui pâlit promptement. Téa paraissait être la seule à l'avoir remarqué. Elle était très observatrice, cela n'avait rien d'étonnant.

— Excusez-moi. D'où nous connaissons-nous Monsieur ? J'ai bien du mal à m'en souvenir.

— Nous ne nous connaissons pas Monsieur Sheo, je viens justement de sortir du monastère. Je ne suis embauché dans ce département que depuis quelques jours. Mes supérieurs m'envoient à votre rencontre dans le but de récupérer certains dossiers.

— Sur l'affaire en cours je suppose ? ajouta Ayden.

— Exactement, Monsieur Furgj l'attend avec grande impatience.

— Monsieur Furgj, il s'intéresse d'aussi prêt à l'affaire ! Eh bien entrez Monsieur Heid, entrez. Je vous sors ce document.

L'homme suivit donc Ayden, sans même lancer un regard à Téa. Ayden abaissa la poignée de la porte.

— Maître Dozoet, lança sobrement Ayden en inclinant la tête.

Une femme, assise à un bureau leva la tête. Une expression de trouble était imprimée sur son visage. Elle lança un rapide coup d'œil à l'homme qui accompagnait Ayden et répondit d'une voix emplie de respect.

NOVA [Nouvelle version]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant