Chapitre 33

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— Alors ? Qu'as-tu à dire pour ta défense ?

— Je ne me sentais pas bien, improvisa Téa.

Depuis qu'elle était rentrée chez Ayden, elle avait l'impression d'être au tribunal. C'était sûrement un comportement normal d'Ayden, après tout, d'après ses propos, il avait travaillé à la Justice l'année précédente. Elle n'avait pas vraiment menti, bon, un peu quand même, mais Téa ne pouvait tout de même pas dire à l'homme qui gardait son secret et qui l'avait protégée qu'elle n'avait pas confiance en lui !

— Et pourquoi n'es-tu pas venue me voir moi ?

— Je n'y voyais plus clair. Je...n'étais plus vraiment moi comme dans une hallucination. Je...je ne sais pas.

Téa voyait bien qu'Ayden ne la croyait pas. Il garda cependant ses interrogations pour lui et la questionna sur un tout autre sujet.

— Tu lui as dit ? Au jeune garçon de l'ACEED ? Tu lui as dit que tu venais de la Terre ?

Téa hésita. Pouvait-elle faire confiance à cet homme ?

— Non. Je ne lui ai rien dit.

Ayden semblait soulagé.

— Très bien ! Parfait ! Il faut que ça reste entre nous. D'accord ?

— D'accord.

Ayden sourit.

— Bonne fille. Bon, on la traduit cette Relique ?

Téa ne répondit pas, vexée. De quel droit Ayden se permettait-il de lui dire cela. Bonne fille. Elle n'était pas un chien ! Devant l'impatience d'Ayden, elle finit par céder.

— D'accord. Mais pour la traduire, il faudrait déjà que je l'aie sous la main. Et ensuite, ça va prendre sûrement des jours, peut-être des mois.

Ayden parut embêté.

— Et tu ne peux pas me la traduire autrement ?

— Eh bien... Je peux vous apprendre l'alphabet français —qui était d'ailleurs commun à de nombreuses autres langues sur Terre— puisque cet exemplaire de Harry Potter et l'Ordre du Phénix est en version française.

— Mais oui ! Mais oui ! Et ainsi, je n'aurais plus qu'à me rendre au musée, me déclarer volontaire pour la Traduction et les gouverner à ta place.

C'était bien leur plan. Pourtant, Téa décela de la folie dans le regard d'Ayden. Elle secoua la tête. Ce n'était pas son problème.

— Bon alors, passez-moi votre tablette.

Ayden lui tendit la petite plaque de verre et se pencha par-dessus son épaule. Téa griffonna l'alphabet français puis l'alphabet novien.

— Voilà la lettre A. Elle équivaut à cette lettre.

Elle indiqua les premières lettres de chaque alphabet.

— Voici le B, comme dans "bébé"...

La leçon continua ainsi des heures durant.

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