Chapitre 18

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Asha s'assit à son pupitre. Elle tritura nerveusement une plaque de verre, semblable à celle qu'Ayden avait pris dans son bureau, la veille.

— C'est quoi ? lui demanda Téa.

— C'est quoi quoi ? répondit Asha en stoppant son mouvement. Ma tablette ?

Téa avait eu la réponse qu'elle attendait, elle improvisa donc.

— Non, je voulais dire, tu fais quoi ?

— Je me calme, persifla Asha. Ces gamins de l'ACEED, tous des crevards !

— Cordélia était un ange, tentant de tempérer Téa.

— Il débarque chez moi, avec ses sales pattes d'orphelins et il ose me déprécier, déprécier ma vie et...

Devant l'air sombre qu'avait pris Téa, Asha se rendit compte de ce qu'elle venait de dire.

— Non, c'est pas ce que voulais dire...

— Si justement. La spontanéité veut dire beaucoup, souffla Téa. Les orphelins ne sont pas des crevards comme tu dis. Et dans le fond, Iloan n'avait pas tort, ce système est carnassier.

— Je sais mais...qu'est-ce que tu voulais que je dise ? s'exclama Asha.

— Je ne sais pas, tu aurais pu lui accorder que le monde n'était pas le meilleur et ne pas te prendre d'arrogance comme cela. Tu t'es comportée...comme quelqu'un au-dessus de tout le monde. Comme une fille trop fière, trop vaniteuse.

Asha ne lui répondit pas. Elle baissa les yeux sur sa tablette et griffonna avec son stylet d'aluminium. Téa se tut. Elle s'assit dans un coin de la pièce, enfin seule avec son esprit. Elle ne savait pas trop si elle devait attendre ce moment. Fallait-il réellement qu'elle se penchât sur toutes les questions qui se multipliaient dans son esprit ? Ne pouvait-elle pas tendre un drap noir par-dessus ses pensées, tout laisser en suspens ?


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