Chapitre 35

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— Attendez... Vous me dites que vous ne voulez pas avoir le pouvoir contre vous.

Téa s'interrompit. Elle suivit le cheminement de pensées dans sa tête. Ayden attendait, la tête penchée, un rictus intimidant sur les lèvres.

— Je sais ce qu'est la Relique. Je suis l'Elue. Et l'Élue a du pouvoir. Beaucoup de pouvoir. Même si vous preniez ma place, vous auriez toujours eu la menace constante de ma présence sur Nova. Voilà la véritable raison pour laquelle je dois partir. Pour me retrouver loin, très loin de vous et du Complexe Novien. Sur Terre. Là où tous sont morts. Je suis un obstacle...votre obstacle, souffla-t-elle.

— Non Téa. Tu te trompes. Tes amis t'attendent. Les scientifiques ont trouvé un moyen de ralentir le temps sur Terre pour toi. Spécialement pour toi.

Ses paroles endormissaient la méfiance de Téa. Ayden avait toujours été si aimable avec elle. Pourquoi lui mentirait-il ? Dans un dernier sursaut de lucidité, Téa ouvrit la bouche.

— Mon père aussi est là-bas ? demanda-t-elle d'une petite voix.

— Bien sûr. C'est le plus impatient.

L'engourdissement de Téa disparut. Son père ne pouvait pas l'attendre sur Terre. Il était mort, et ce avant son départ interstellaire. Ayden mentait. Téa leva la tête. Ayden souriait, sûr de sa victoire. La jeune fille décida de la jouer à sa manière.

— Papa... J'ai tellement hâte de pouvoir le serrer dans mes bras, déclara Téa en s'écartant imperceptiblement d'Ayden.

— Tu n'auras pas à attendre longtemps, sourit Ayden.

— Vous croyez ? Je n'espère pas, dit Téa, continuant à reculer doucement.

— Pourquoi donc ?

— Parce que... Parce que mon père est mort ! Vous êtes un menteur ! Un imposteur !

Téa tourna les talons et s'enfuit en courant, loin de cet homme et de ses mensonges. Elle se retourna. Ayden courait après elle. Téa reprit sa course. Où se cacher ? La fillette s'engouffra dans la station de métro. Elle se précipita vers un attroupement et s'y dissimula. Elle vit Ayden y pénétrer à son tour. Un métro arrivait. Son poursuivant l'aperçut. Téa sauta dans le métro à la minute où les portes s'ouvrirent. Elles se refermèrent tout aussi vite et Ayden n'eut pas le temps de rejoindre Téa.

— Tout va bien jeune fille ? Tu me sembles perdue.

Téa sursauta. Ces mots... c'étaient ceux qu'Ayden avaient prononcés lors de leur première rencontre. Elle se retourna. Ce n'était qu'une vieille dame. Elle la regardait d'un air inquiet.

— Oui très bien, Dame, assura Téa.

— Je suis Maître Sapi, enchantée.

Bien que la vieille dame continuait à parler, Téa ne l'écoutait pas vraiment. Sa voix était semblable à une petite brise, trop faible pour être sentie. Les sons lui arrivaient brouillés. Elle ne cessait de se retourner et se contentait de hocher la tête quand son interlocutrice semblait attendre une réponse.

— Jeune fille ? dit celle-ci d'une voix plus affirmée, plus forte. Y a-t-il un problème ?

Téa se détourna de la porte du métro pour faire face à la dame. Elle avait dû l'appeler plusieurs fois avant de se faire entendre. Elle semblait inquiète.

— Oh ! Désolée. Aucun problème. Vous disiez ? répondit Téa, espérant relancer le monologue incessant de l'autre.

— Connais-tu Farlig ? questionna justement la vieille.

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