Chapitre 14

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Il était bien visible que l'excitation d'Eloe était à son comble. À peine entrée dans la villa, Eloe s'époumona en appelant sa fille.

— Asha ! Viens voir qui est là !

Quelques secondes plus tard, une jeune fille, pieds nus, brosse à la main descendit à toute vitesse l'escalier translucide.

— M'man ? C'est toi ?

— Asha ! Tu es là ! Je te présente Téa. Il faut être gentille avec elle. Elle est encore petite.

— J'ai onze ans ! rectifia Téa, exaspérée.

Combien de temps lui faudra-t-il pour l'assimiler ! pensait-elle.

— Qu'est ce qui est arrivé à tes vêtements ? lui demanda Asha.

— Il se trouve qu'Ayden...Le collègue qui vient souvent déjeuner chez nous, tu sais, le brun avec un début de barbe qui ne se sépare jamais de son horrible veste en cuir miteuse ? Et bien, avec son planning de Sage surchargé, il en a oublié la pauvre minette ! Elle n'a même pas pu prendre une bonne douche ni se changer. D'ailleurs à ce propos, tu lui prêteras des vêtements. Pas d'objection c'est clair ? répondit la mère d'Asha à la place de Téa.

Le ton d'Eloe s'était fait dur. Asha ne devait pas aimer prêter ses affaires. La jeune fille avait baissé les yeux et s'était mis à passer frénétiquement sa brosse dans ses cheveux crépus. Téa l'observa quelques instants. Elle pensait avec admiration que ses cheveux étaient franchement magnifiques. C'est à cet instant qu'elle songea aux siens. Ils devaient être affreusement gras, après plus de quatre millénaires sans shampoing. Dieu ce que je ne dois pas être présentable ! s'apitoya-t-elle intérieurement.

— Euh...Asha ?

La jeune fille releva la tête.

— Tu pourrais m'indiquer où me doucher ? demanda Téa.

Téa avançait à tâtons. Elle préférait éviter de prononcer des mots potentiellement désuets.

— Oui, la salle de bain est au premier. La porte à droite au bout du couloir.

Téa nota dans un coin de son esprit que l'appellation "salle de bain" existait encore.

— Merci, dit Téa.

— Attends, je te rapporte des vêtements. Tu es un peu plus petite que moi, tu flotteras peut-être un peu dedans, s'excusa-t-elle. Tu as huit ans c'est ça ? lui demanda-t-elle.

— Onze, rectifia Téa.

— Oh...désolée, dit Asha confuse.

— Ce n'est pas grave, siffla Téa entre ses dents.

Elle commençait sincèrement à s'agacer qu'on la rajeunît autant mais n'en dit rien. Eloe, satisfaite de l'entente cordiale installée entre les deux filles s'excusa avant de rejoindre son laboratoire.


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