Téa, assise sur son lit, ressassait sa journée. La dispute avec Asha. Tout ce qu'elle avait appris. Iloan était l'élément de sa journée qui la perturbait le plus. Qu'y avait-il avec ce garçon ? Il lui inspirait une sorte de crainte. D'une même façon, elle avait l'impression de le mépriser. D'un autre côté, il n'avait pas tort. Il ne savait juste pas vraiment comment aborder le sujet de sa révolte. Dénigrer les gens ne changerait pas ce monde qui les privilégiait, eux, plutôt que d'autres. Le plus étrange, c'était sa façon de la regarder. Un mélange de haine, de peine et peut-être...d'admiration. Son humour, mesquin et détestable n'était-il pas seulement...sa bouée de sauvetage ? Ce n'était pas à vraiment à Asha qu'il en voulait, mais au système, et il fallait dire que la jeune adolescente le défendait corps et âme. Téa soupira. Elle s'étala sur son lit, dépitée. C'était une des premières fois de sa vie où elle ne savait que choisir, que penser, que croire.
Elle ne voulait pas en vouloir à Iloan. Il lui avait fait tellement pitié. Quand Ayden et elle avaient ramené le frère et la sœur dans les bâtiments de l'ACEED en faisant un détour par Célestial, Téa avait eu l'impression de les mener au bagne. Cet endroit était censé les protéger, les accueillir, à ce qu'elle avait compris. Cependant, à l'air austère de la femme qui les attendait à l'entrée, il lui avait semblé qu'ils étaient prisonniers.
— Iloan et Cordélia Ueki ! Qui est cet homme ? Pourquoi l'avez-vous importuné ? Qu'est-ce qui vous est passé par la tête ? Vous êtes vraiment incompétents à ce point ? s'était-elle exclamé.
Téa avait bien vu que les larmes étaient montées aux yeux de Cordélia.
— Madame Tjil ! Tout est de ma faute, avait lancé Iloan avant que Téa n'eut le temps d'intervenir. J'assumerai mes actes. Mais je vous en prie ne punissez pas Cordélia elle...
Iloan préféra se taire.
— Je suis vraiment désolée, avait dit Madame Tjil à Ayden. Ces enfants seront corrigés à la hauteur de leurs actes.
— Vous battez ces enfants ? s'était exclamé Ayden.
— Mais bien sûr que non ! avait paniqué Madame Tjil.
— J'espère bien pour vous. Je travaillais à la Justice l'année dernière, j'ai encore quelques contacts. Dont un certain...Soren Adia, inspecteur de Justice. Si vous le croisez ces prochains jours vous saurez qui l'envoie, n'est-ce pas Mademoiselle Nory Tjil.
Malgré son ton particulièrement jovial, on percevait parfaitement la menace dans ses mots.
— N'ayez crainte Professeur ! N'ayez crainte ! Les enfants sont très bien traités. N'est-ce pas Monsieur Ueki ?
Iloan avait été visiblement surpris que Madame Tjil l'appelât ainsi.
— Oui Madame Tjil. Bien sûr Madame Tjil.
Téa avait décelé une trace de mensonge dans sa voix ferme et assurée. Elle s'était étonnée de le comprendre aussi bien.
Téa se leva et sortit de sa chambre. Elle repensa aux dernières paroles qu'Iloan lui avait adressées discrètement.
— Tu as intérêt à t'expliquer Mademoiselle "la dame de compagnie". Ou sinon Cordélia et moi finirons bien par regretter d'avoir tenu notre langue...
Puis, il lui avait fourré un petit papier dans la main. Le contact de la paume d'Iloan contre celle de Téa ne s'était pas éternisé mais il avait paru à la jeune ado prendre des heures et l'air s'était chargé d'électricité. Enfin, c'est ce que Téa avait ressenti. À peine était-elle rentrée qu'elle l'avait lu. Il était marqué, d'une écriture ferme et assurée, sept petits mots.
"RDV mardi prochain. Même heure. Même lieu."
Ayden l'attendait, assis sur le grand tapis près de Kelly.
— L'heure est venue Téa. Je te dois pas mal d'explications.
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NOVA [Nouvelle version]
Ficțiune științifico-fantasticăEn l'an 6615, des astrohistoriens de la civilisation néo-terrienne de Nova découvrent la dernière relique de la vie terrienne "antique": un livre ! On l'estime datant du XXIe siècle et il est écrit en "paraglyphes". Cette découverte sera déterminant...