Mon cher Livaï. [Isekai]

Chapitre 1 : Monde inconnu.

Chapitre 1 : Monde inconnu.

Je marchais sans savoir où j'allais réellement. Mes pieds foulaient un sol inconnu, sur lequel chaque pas semblait me mener un peu plus loin de la réalité. Après tout, cet endroit m'était étranger. Les arbres, aux silhouettes familières mais étrangement distantes, se dressaient de part et d'autre du chemin, leurs feuillages frémissant sous une brise douce, presque imperceptible.

Je déambulais sans but, mes pensées brouillées par la confusion qui me submergeait. Devant moi, une route sinueuse apparaissait, tracée par les allers et retours d'une foule invisible, manifestement utilisée fréquemment. Le gravier crissait sous mes pas, seul bruit qui venait perturber le silence pesant.

Au bord de cette route, un grand chêne se dressait, ses racines puissantes émergeant par endroits du sol, comme pour rappeler la force tranquille de la nature. Son tronc épais et rugueux m'attirait, et je m'assis contre lui, sentant l'écorce froide et dure contre mon dos. Un sentiment de paix et de tristesse mélangées m'envahit.

Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. J'étais morte, morte dans mon monde. Le souvenir était encore vif dans mon esprit, comme une blessure qui refusait de se refermer. Mon rêve avait toujours été de visiter le Japon, une passion née de mon amour pour les mangas, et surtout pour L'Attaque des Titans. C'était une obsession qui m'avait façonnée, qui avait nourri mon imagination et mon désir d'évasion.

Je me revoyais au barrage de Hita, là où se dressent les statues en bronze d'Eren, Mikasa et Armin, ces personnages que j'avais tant admirés. Le ciel était gris ce jour-là, lourd de présages, mais je n'y avais pas prêté attention. Le barrage a cédé soudainement, dans un fracas terrifiant. Je me souviens du rugissement de l'eau, un torrent furieux qui s'est précipité en aval, balayant tout sur son passage. Le courant m'a emportée, m'enveloppant dans une froide étreinte jusqu'à ce que tout devienne noir.

Et maintenant, j'étais là, dans cet autre monde. Le ciel au-dessus de moi avait quelque chose d'irréel, comme s'il avait été dessiné à la main, ses couleurs douces et légèrement délavées évoquant les traits caractéristiques d'un anime. La lumière du soleil, tamisée par des nuages cotonneux, baignait la scène d'une lueur qui semblait appartenir à un rêve.

Je m'étais réveillée dans le monde que j'avais tant aimé. Un monde que j'avais cru connaître, mais qui, désormais, semblait à la fois familier et étranger. Les sons, les odeurs, les textures... tout me paraissait amplifié, comme si j'avais pénétré dans une version idéalisée de la réalité. Pourtant, une part de moi restait consciente de l'ironie cruelle de cette situation. Mourir pour se réveiller dans un rêve devenu réalité, mais à quel prix ?

Je laissai échapper un soupir, observant l'horizon avec une mélancolie poignante. Ce monde était magnifique, mais il était aussi le rappel constant de ce que j'avais perdu. Ici, je n'étais plus moi-même. J'étais une étrangère dans un monde façonné par mes désirs, mais où je n'avais plus ma place.

« Que vais-je faire ? J'ai bien compris que j'avais atterri à l'intérieur des murs. Je ne connais pas cet endroit, le mur Rose ou Maria ? Si c'est la deuxième option, ça veut dire que le mur n'a pas encore céder. »

Soudain, au loin, j'entendis des bruits de sabots. Le martèlement régulier résonnait dans l'air, se rapprochant progressivement. Mon cœur accéléra, une étrange sensation de familiarité m'envahissant. Je tournai la tête dans la direction du bruit, plissant les yeux pour essayer de distinguer ce qui approchait.

Une silhouette se dessinait à l'horizon, floue d'abord, puis de plus en plus nette. Un cavalier. Le cheval, d'une grande stature et au pelage brun luisant, galopait avec une grâce maîtrisée, ses sabots frappant le sol avec une cadence hypnotique. Je sentais chaque battement résonner dans ma poitrine, amplifiant le suspense.