Mon cher Livaï. [Isekai]

Chapitre 19 : La chute du mur Maria.

Chapitre 19 : La chute du mur Maria.

Les mois, puis les années, s'étaient écoulés. Contre toute attente, notre escouade était encore au complet, défiant les sombres prédictions que je connaissais trop bien. Chaque jour passé ensemble renforçait nos liens, et la camaraderie qui s'était développée entre nous était devenue notre plus grande force. L'entraînement intensif sous la direction de Livaï nous avait tous poussés à nos limites, mais cela avait aussi forgé un groupe soudé, prêt à affronter les pires dangers.

Ma relation avec Livaï s'était également approfondie au fil du temps. Il ne me traitait plus simplement comme une soldate parmi d'autres. Nous avions développé une compréhension mutuelle, une complicité discrète mais indéniable. J'avais commencé à remarquer de petites choses : il me consultait plus souvent, me confiait des tâches importantes, et parfois, il me permettait des moments de répit ou d'intimité que les autres n'avaient pas. C'était subtil, mais cela me montrait qu'il me considérait plus qu'une simple collègue.

Aujourd'hui, nous étions tous ensemble, comme à notre habitude, en train de nous entraîner sur le terrain, peaufinant nos compétences et renforçant notre esprit d'équipe. Le soleil brillait haut dans le ciel, et l'atmosphère était détendue, malgré l'intensité de l'entraînement. Les rires et les plaisanteries fusaient entre les membres de l'escouade, même Livaï semblait légèrement plus relâché, observant les progrès de chacun avec une satisfaction silencieuse.

Mais ce moment de calme fut soudainement interrompu. Au loin, un soldat arrivait à toute allure, à cheval, le visage marqué par la panique. Mon cœur se serra immédiatement, un mauvais pressentiment prenant le dessus. Je savais, au fond de moi, ce qui allait suivre. Je l'avais toujours su.

Le soldat tira sur les rênes, haletant alors qu'il se tenait devant nous, tentant de reprendre son souffle. Son expression dévastée était un préambule à la nouvelle qu'il allait nous annoncer.

« Le mur Maria vient de tomber ! » s'écria-t-il, la voix tremblante.

Ces mots frappèrent comme un coup de poing. Mon estomac se noua, et une vague de terreur traversa mon corps. C'était la nouvelle que je redoutais depuis mon arrivée ici, l'événement catalyseur de tant de souffrances et de chaos à venir. Tout ce que j'avais essayé d'oublier, de repousser, me revenait brutalement en mémoire.

Autour de moi, les membres de l'escouade s'arrêtèrent net, leurs visages passant de l'incrédulité à la compréhension, puis à la détermination. Livaï, lui, resta impassible, son regard devenant plus dur, plus concentré. Il savait que cela changerait tout. Ce n'était plus seulement une question de routine, d'entraînement, ou de camaraderie. C'était une guerre, une guerre que nous ne pourrions pas éviter.

Je jetai un coup d'œil à Livaï, cherchant une réponse dans ses yeux. Mais il était déjà passé en mode combat, son esprit focalisé sur les actions à entreprendre, les décisions à prendre. Je sentis la panique monter en moi, mais je savais que je devais la contrôler, la transformer en une force, une volonté de me battre.

« Azul, » dit Livaï d'une voix ferme, me sortant de mes pensées. « Rassemble tout le monde. Nous devons partir immédiatement. »

Je hochai la tête, m'efforçant de rester calme. Les mois passés ensemble avaient construit en nous une résilience, une préparation pour ce genre de moments, mais savoir que le mur Maria était tombé signifiait que tout ce que nous avions craint était en train de se réaliser.

Nous n'avions plus de temps à perdre. Tandis que je courais pour rassembler l'escouade, mon esprit oscillait entre la peur et la détermination. Je savais ce qui allait suivre, les pertes, la douleur, la lutte pour la survie. Mais je savais aussi que, quoi qu'il arrive, je devais rester aux côtés de Livaï, faire de mon mieux pour changer ce destin qui semblait déjà écrit.