Mon cher Livaï. [Isekai]

Chapitre 3 : Une détermination sans faille.

Chapitre 3 : Une détermination sans faille.

Et c'est ainsi que je pus rejoindre ma base d'entraînement. En arrivant, un sentiment de soulagement mêlé à une étrange appréhension m'envahit. Heureusement, je n'avais manqué que la première semaine d'entraînement, ce qui me permettait de me fondre dans le groupe sans trop attirer l'attention. Mais malgré mes efforts pour passer inaperçue, je remarquai rapidement que mon absence soudaine, puis mon retour tout aussi inattendu, avaient suscité la curiosité parmi les recrues.

À la base, de nombreux soldats parlaient de moi, chuchotant dans les coins ou me jetant des regards intrigués. Quelques-uns osèrent poser des questions directes, mais la plupart se contentaient d'échanger des rumeurs. Mon nom figurait bien sur la liste des effectifs, ce qui, heureusement, me permettait de légitimer ma présence. Selon ce que les autres membres de la brigade d'entraînement racontaient, j'étais une personne assez discrète, presque invisible dans la masse. Cela semblait jouer en ma faveur, rendant mon absence moins remarquée.

Cependant, une rumeur étrange circulait parmi les soldats. La veille de mon "éveil" dans ce monde, quelqu'un avait prétendu m'avoir vue déambuler dans les couloirs de la base, ma silhouette flottant de manière fantomatique dans la nuit. Cela avait alimenté toutes sortes de spéculations, certains murmurant que j'étais peut-être une espionne ou que j'avais été victime de quelque chose de surnaturel.

Finalement, après quelques jours d'enquête et d'interrogations, la situation avait été classée comme une simple crise de somnambulisme. D'après la version officielle, je m'étais simplement levée durant la nuit, m'étais cognée la tête, ce qui aurait causé ma confusion et ma perte de mémoire temporaire. Les soldats semblaient accepter cette explication avec un mélange de soulagement et de résignation. Pour eux, ce n'était qu'un incident mineur dans un quotidien déjà rempli de défis bien plus importants.

Pour ma part, cette conclusion me convenait. Elle me permettait de poursuivre mon entraînement sans attirer plus d'attention que nécessaire. Mais au fond de moi, je savais que ce n'était que le début. L'entraînement, les relations avec les autres recrues, et surtout, l'intérêt manifesté par Erwin Smith, allaient sans doute compliquer les choses. Mais pour l'instant, je pouvais au moins essayer de m'adapter à cette nouvelle réalité, en espérant que personne ne découvrirait la véritable nature de mon arrivée dans ce monde.

Ainsi, chaque jour qui passait me rapprochait un peu plus du cœur de l'histoire. Je devais jouer mon rôle, garder la tête froide, et surtout, rester fidèle à la promesse que je m'étais faite : prouver que je méritais de faire partie de ce monde, même si tout ici m'était étranger.

Pendant le camp d'entraînement, je me surpassais chaque jour. Une détermination farouche me poussait bien au-delà des efforts des autres recrues. Je connaissais les enjeux à venir, les épreuves qui allaient mettre l'humanité à genoux. Cette connaissance secrète me donnait une urgence et une motivation que peu pouvaient comprendre.

Chaque exercice, chaque course, chaque entraînement, je les abordais avec une intensité presque désespérée. Mes camarades me regardaient parfois avec surprise, incapables de comprendre d'où venait cette volonté de fer. Mais pour moi, il n'y avait pas d'autre choix. Je murmurais souvent à moi-même, mes pensées flottant dans l'air, imperceptibles pour les autres : "En même temps, personne ne sait de la menace imminente..."

Avec le temps, mon corps commença à se transformer. Mes muscles se développaient, mes mouvements gagnaient en fluidité et en force. Je devenais plus rapide, plus endurante, plus agile. Ce que j'avais autrefois considéré comme un simple rêve, une fiction à laquelle je ne pouvais que m'attacher en tant que spectatrice, devenait ma réalité. Mon corps se forgeait pour devenir celui d'une véritable soldate du Bataillon d'Exploration, prête à affronter l'inconnu au-delà des murs.