Chapitre 10

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La musique pulsait autour de nous alors qu'Ethan et moi continuions à danser, nos corps synchronisés sur le rythme envoûtant. Chaque contact avec lui semblait chargé d'une énergie électrique, et chaque regard échangé intensifiait cette connexion naissante. J'avais l'impression que le temps ralentissait autour de nous, créant un moment suspendu où seuls Ethan et moi existions.

Lorsque la musique ralentit pour un slow, je me retrouvai naturellement dans ses bras. Autour de nous, le monde continuait de tourner : Raphaël serrait Sarah tendrement, Emilie et Alex échangeaient des regards complices.

Ethan, les yeux plongés dans les mains, esquissa un sourire en coin avant de prendre ma main avec une douceur inattendue.

_ Viens, Lila. La terrasse est plus tranquille.

Il m'entraîna doucement hors de la piste de danse, vers une terrasse illuminée par la lueur tamisée de la lune et des guirlandes lumineuses. L'air frais et l'atmosphère paisible offraient un contraste apaisant avec l'agitation du club.

_ C'est plus agréable ici, non ?

_ Oui, c'est vraiment beau, répondis-je, mes yeux capturant le reflet des lumières sur le paysage nocturne.

_ Pas autant que toi ce soir.

Son compliment, glissé avec une aisance désarmante, me fit frissonner. Le regard d'Ethan était intense, et je sentais que tout ce qu'il disait n'était pas qu'une simple flatterie.

_ Ethan, tu es...

Je m'interrompis, incertaine de la suite à donner à mes pensées. Mais il se rapprocha légèrement, son sourire devenant plus sérieux.

_ Tu n'as pas besoin de dire quoi que ce soit, Lila. Ce moment là, c'est juste pour nous.

L'atmosphère autour de nous était chargée de non-dits. Nous restâmes un instant en silence, perdus dans les yeux de l'autre, profitant de cette proximité nouvelle, pleine de promesses.

Soudain, une voix grave retentit derrière nous, brisant notre bulle d'intimité.

_ Alors, Ethan, encore une nouvelle conquête dans ton carnet ?

Un autre gars lança, un sourire narquois sur les lèvres :

_ On parie combien qu'elle est déjà sous le charme ? C'est ton talent, après tout, de faire tomber les filles, non ?

Un troisième se joignit à eux avec un clin d'œil suggestif :

_ La question est de savoir combien de temps elle va tenir avant de succomber.

Des rires complices suivirent ces remarques, tandis que les garçons se dirigeaient vers l'intérieur, me laissant seule avec Ethan.

Une vague de jalousie m'envahit. Leurs commentaires, ces insinuations sur le fait qu'Ethan collectionnait les filles, me piquaient plus que je ne voulais l'admettre. Ce qui me troublait encore plus, c'était la façon désinvolte dont Ethan semblait accueillir ces propos, comme si tout cela n'avait aucune importance.

Ethan se tourna vers moi, un sourire presque amusé aux lèvres.

_ Désolé pour ça, Lila. Mes potes ont un sens de l'humour assez lourd.

Je lui renvoyais un sourire poli, essayant de masquer l'inconfort et la jalousie qui montaient en moi. Mais à l'intérieur, je ne pouvais m'empêcher de me demander si j'étais simplement une nouvelle parmi tant d'autres pour lui, une conquête de plus dans sa liste. Cette pensée me laissait un goût amer et une incertitude que je n'avais pas anticipée.

Après quelques échanges sur la terrasse, je décidai de retourner à l'intérieur, laissant derrière moi cette tension sous-jacente. Sarah me lança un regard interrogatif, tandis qu'Emilie et Sophie m'accueillirent avec des sourires bienveillants.

_ Tout va bien, Lila ? demanda Sarah, le regard préoccupé.

_ Oui, ne t'inquiète pas. Ethan m'a juste montré la terrasse. C'était sympas, rien de plus.

Je tentais de minimiser l'incident, même si une tension légère continuait à peser sur mes pensées.

_ On danse ? proposa Sophie, enjouée.

_ Oui, allons-y ! répondit Emilie avec enthousiasme.

Nous rejoignîmes la foule, nous laissant porter par le rythme de la musique. Je me plongeai dans la danse, essayant d'échapper aux pensées qui tourbillonnaient encore dans mon esprit.

La nuit avançait, et même si je m'amusais avec mes amies, mes pensées revenaient sans cesse à Ethan. Il était entouré de plusieurs personnes, son sourire charmeur captivant les regards admiratifs de celles qui l'entouraient. Une pointe de jalousie monta en moi, malgré ma conscience que notre relation naissante n'avait probablement pas encore beaucoup de poids pour lui.

Je tentai de me recentrer sur l'instant présent, de me perdre dans la danse avec mes amies, en dépit des turbulences émotionnelles qui m'assaillaient. Après avoir dansé longuement, je ressentis le besoin de prendre l'air, mes pensées devenant trop envahissantes. Je traversai les couloirs sombres du club et tombait sur Adrian, adossé contre le muer avec une expression de désintérêt. A ma vue, il leva à peine les yeux, mais sans regard perçant me fit sentir un malaise immédiat.

_ Alors, t'as besoin d'une pause après ta petite danse ?

Sa voix était glaciale, sans la moindre trace de chaleur. Je déglutis, mal à l'aise sous son regard scrutateur. 

_ Oui, je... je voulais juste sortir un moment, murmurais-je.

Adrian continua de me fixer, son expression indéchiffrable. 

_ Ça doit vraiment te tracasser pour que tu sois ici. T'aurais pas des doutes sur ton cher Ethan, par hasard ?

Mon cœur se serra à l'entente de son nom. Son ton était nonchalant, presque moqueur.  

_ Pourquoi tu dis ça ?

Adrian leva les yeux au ciel, comme si la réponse était évidente.

_ Tu te tortilles comme une anguille. Il est connu pour enchaîner les conquêtes. Ça doit te travailler plus que tu ne le veux bien admettre.

Je sentis mes joues rougir, non seulement à cause de ses paroles, mais aussi parce que son regard m'intimidait. Il semblait prendre un plaisir sournois à me voir ainsi déstabilisée.

_ Et qu'est-ce que tu sais sur moi pour juger aussi facilement ? rétorquais-je, piquée au vif.

Adrian haussa les épaules, un sourire cynique étirant ses lèvres.

_ Je sais assez pour voir que tu te fais des illusions. Les filles comme toi, elles espèrent toujours quelque chose de plus grand avec des mecs comme Ethan. Mais lui, il s'amuse, et toi, tu restes là à attendre quelque chose qui ne viendra peut-être jamais.

Ses mots étaient des flèches, chacune atteignant sa cible avec une précision cruelle. La frustration bouillonnait en moi.

_ Et toi, qu'est-ce que tu essaies de prouver avec tes commentaires ? crachais-je, ma colère montant.

Adrian haussa les sourcils, son sourire s'élargissant d'une manière méprisante.

_ Rien du tout. Je dis simplement ce que je vois. Si ça te dérange, c'est peut-être parce qu'au fond de toi, tu sais que j'ai raison.

Sa froideur me transperça, et je sentis une colère sourde monter en moi. J'avais envie de lui répliquer quelque chose de cinglant, mais les mots restèrent coincés dans ma gorge, étouffés par l'émotion. 

_ C'est ça. Merci pour ton... aide, dis-je finalement, mordant mes lèvres pour contenir ma rage.

Adrian éclata de rire, un rire sec et dépourvu de chaleur.

_ Pas de quoi. Peut-être que ça te fera ouvrir les yeux. Passe une bonne soirée.

Il tourna les talons et s'éloigna, me laissant là, seule avec mes pensées et la brûlure de ses paroles. La froideur de la nuit sembla s'intensifier, tout comme la confusion et la frustration qui me rongeaient. En recourant à l'intérieur, je sentis que la soirée avait perdu de son éclat sous le poids de notre échange venimeux.

Les Jeux du CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant