𝟑𝟑. 𝐀̀ 𝐜𝗼𝐞𝐮𝐫 𝗼𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭.

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Jane Collins 




Le vent se rafraîchit. L'hiver a déjà pris place depuis quelque temps désormais et la température diminue de jour en jour.

J'ai même pu observer de légers flocons de neige, la semaine dernière. C'était un spectacle magnifique, bien que la couche blanche n'était pas assez solide pour tenir sur le sol. Pas encore, en tout cas.

Alors, pour l'instant, les chemins sont couverts d'une boue grisâtre qui fait peine à voir. Le mélange de la neige fade, des feuilles mortes et du goudron ne rend pas très bien visiblement.

Une grimace s'empare de mon visage lorsque ma bottine s'écrase dans une flaque. Celle-ci m'éclabousse jusqu'aux chevilles et je suis contrainte de m'arrêter. Je soupire en constatant les dégâts.

Je devrais peut-être changer de chaussures en fin de compte.

Soa voudra sûrement m'accompagner pour faire les magasins, si on est discrètes.


Mon regard se reporte sur le parc à mes côtés.

Des enfants rient sur les balançoires, d'autres se roulent dans le reste de neige ou des petits joueurs s'amusent à se courir après.

Les parents, impuissants face à la fougue de la jeunesse, se contentent de crier aux gamins de faire attention là où ils mettent les pieds. Mais leurs paroles semblent voltiger dans les airs.

J'expire un nuage de fumée quand j'essaie de reprendre ma respiration. Mes poumons sont de nouveau engloutis par le mucus, je le sais. Je ne peux rien y faire...

Ma tristesse s'envole d'un coup en pensant que, au final, je suis assez chanceuse d'être toujours en vie. Me plaindre maintenant frôlerait l'égoïsme, à vrai dire.
C'est vrai qu'il y a trois mois, je me croyais morte aujourd'hui.


Mais non.


Par un miracle inexpliqué, je suis toujours là. En chair et en os.


Malgré tout, mon corps me fait comprendre qu'il devient de plus en plus épuisé. Fatigué de cette maladie qui me ronge de l'intérieur.

Il me le montre en m'empêchant de respirer, à cause des bouchons dans mes voies respiratoires. Mes ongles virent parfois aux violets et, dans ces moments-là, je dois me détendre au maximum. Ne pas faire d'efforts inutiles.

Ou bien, de temps à autre, c'est pire. Je deviens incapable de bouger.

Ça m'est d'ailleurs arrivé, récemment. Je me suis réveillée un matin de bonne heure en sentant que j'étais incapable de bouger le petit doigt.
L'air me manquait... Pour reprendre de mes forces disparues, je suis restée cloîtrée au lit toute la journée.


J'ai dû regarder mes amis partirent en mission, sans moi.

En effet, ces temps-ci, on est très occupé à intercepter des livraisons de drogues destinées aux Blacks Ghosts. À la suite de notre attaque de plusieurs mois qui s'est avérée concluante, l'espoir d'un jour vaincre Jenkins et sa clique nous a rabibochés.

On les endommage de plus en plus. Pour ma grande satisfaction, au passage. Même si les Blacks Ghosts paraissent faire les aveugles sur nos multiples attaques, leurs forces diminuent à chaque fois qu'on prend l'avantage sur eux.

BUNNYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant