𝟑𝟏. 𝐌𝐚𝐫𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐭𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐢𝐫.

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Caz Stone








Il enfonce à nouveau la lame. Encore plus profondément dans ma chair. Jusqu'à me porter au seuil de la mort.

Ma mâchoire serre si fort le chiffon entre mes dents que je crains de le briser. Mes mains sont appuyées sur le mur face à moi. Mon front, quant à lui, s'est laissé tomber sur la fraîcheur de la paroi aux motifs mosaïques.

À cause de la douleur, c'est devenu impossible de maintenir ma tête droite. Quand je me suis écrasé contre l'édifice face à moi, ça m'a fait un mal de chien. Je redoute même une migraine dans les prochains jours.

Néanmoins, rien ne peut surpasser la souffrance que je ressens en ce moment, alors que Jenkins lève son couteau pour le replanter dix fois plus fort dans mes reins. À tour de rôle, bien sûr.

Je ne vois pas mon agresseur, mais je sais qu'il s'amuse. Cela le rend heureux de continuer à m'infliger d'innombrables cicatrices, comme si mon œil n'avait pas suffit.

Il en veut toujours plus. Parfois, je me retrouve à le comparer avec un chien assoiffé de sang.

J'essaie de me remémorer comment je suis arrivé là. Pour tenter de garder la raison.

Ou je vais vraiment devenir fou.

Cette douleur devient insupportable, putain.


Oui, ça me revient doucement. La colère de cet enfoiré ne s'est pas dissipée, depuis la fameuse attaque des Reapers contre nous.

C'est bon, non ? Ça s'est produit il y a trois mois, passe à autre chose.

Je me rappelle qu'on m'a étranglé lors de cette intrusion. C'était de la part d'un homme très grand, dans mes souvenirs, dont ses yeux reflétaient l'enfer lui-même.

Même si je faisais de mon mieux pour paraître nonchalant, à cet instant, je devais retenir mes mains de trembler. Pour être honnête, c'était en partie de ma faute. J'ai pété les plombs et évoqué ce que Jenkins me racontait à propos de cet homme. Il ressemblait beaucoup à la personne que mon chef décrivait dans ses récits, alors j'ai supposé que c'était lui.

Mais j'aurais dû me taire.

Lorsque le Reapers m'a relâché pour je ne sais quelle raison... Je me suis évanoui. Et puis, ils sont partis. Ils ont pris la fuite en prouvant qu'ils sont réellement des lâches et des dégonflés.

Puis, la gifle de Scott Jenkins m'a sorti de ma paisible sieste. Après cela, s'en est suivi des jours interminables de torture.

Malgré le guet-apens qui avait été mené contre nous au sein de notre QG, Jenkins a voulu rester ici en fermant les yeux sur les dégâts qu'on nous a offerts. Notamment la salle d'armes, qu'une personne a fait exploser dans notre dos.

Nous sommes actuellement dans une position de faiblesse, puisque nous n'avons plus aucun moyen de nous défendre.

Scott compte toutefois refaire le plein de fusils, mais ça ne sera pas avant longtemps. Tout ce qu'il nous reste, ce sont nos poings.

Sans parler des pertes hallucinantes de nos mafieux dans cette bataille destructrice...

Moi, je m'en fiche pas mal de tout ça. Qu'on nous détruise ou que je détruise, c'est pareil.


Ça fait bien longtemps que j'ai arrêté de ressentir quoique ce soit.


Et puis, on sait à quoi ressemble Bunny maintenant, cette mercenaire crainte de tous. Ça ne lui suffit pas ?

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