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L'air semblait s'alourdir lorsque Yuna referma la porte de son appartement, et l'homme derrière elle y était pour quelque chose. La tension persistait, même avec la minute de répit accordée pour sortir de l'ascenseur et rentrer chez elle. Elle restait toujours aussi palpable et lui collait à la peau. Cependant, contrairement à son corps, son esprit parvint légèrement à s'en délier, car un sentiment de dégoût s'était vicieusement infiltré dans ses pensées : un dégoût envers elle-même. Son corps avait été de nombreuses fois souillé et brutalisé par son bourreau, les marques ornant son cou en étaient la preuve. Comment Naoya pouvait-il la désirer ? Il changerait certainement d'avis s'il voyait l'état de sa nuque. Ça le dégoûterait autant qu'elle, et elle ne pourrait le lui reprocher... Par réflexe, elle porta la main à son cou afin de s'assurer que son foulard demeurait en place, et laissa échapper un soupir de soulagement.
La jeune femme essaya de chasser cette mauvaise impression de s'être elle-même enfermée dans la cage d'un tigre, prêt à lui bondir dessus. Avec ce ressentiment qui avait eu le don de la ramener à la réalité, elle était plus que convaincue qu'il devait vite partir. Ce qui s'était passé dans l'ascenseur la confortait aussi dans cette idée. Elle ne se sentait absolument pas armée pour subir une nouvelle humiliation qui ne ferait que confirmer ce qu'elle savait déjà, car Daiki avait raison : elle était répugnante. Naoya, un homme qui semblait aimer les femmes n'en penserait certainement pas moins.
Le plan était simple : lui donner les chaussures et le raccompagner jusqu'à la porte. Deux minutes, pas plus.
Yuna se tourna enfin vers lui, le cœur et l'esprit lourd d'aversion envers sa propre personne. Le regard doré du blond l'observait avec appétit, loin d'avoir conscience de son mal-être intérieur. Elle déglutit, comprenant que l'expulser de chez elle allait s'avérer plus complexe que prévu. Elle devait rester forte et persuasive, allant jusqu'à imaginer le visage de ce bel homme, déformé par le dégoût, pour l'aider à garder les idées claires.
- Je te donne les chaussures et tu t'en vas, annonça-t-elle d'un ton ferme et sans appel.
Encore une fois, il ne l'écoutait que d'une oreille. Il avait certainement une idée bien précise de ce que, lui, voulait faire maintenant qu'ils se retrouvaient dans un lieu plus propice pour s'adonner à la luxure. Yuna était réservée, mais pas stupide au point de ne pas comprendre ce qu'il attendait d'elle, tout comme elle ne doutait pas qu'il ne manquerait pas de saisir la première opportunité qui se présenterait à lui. Il ne tenait qu'à elle de mettre un frein à ses ardeurs, et c'était bien ce qu'elle comptait accomplir, quitte à faire preuve d'inhospitalité en se montrant désagréable.
Elle se déchaussa, perdant quelques centimètres, et il en fit de même avant de la laisser passer devant lui. Il la suivit à la trace et pénétra dans son séjour ouvert sur la cuisine. La brune déposa ses clés et son sac à main sur le comptoir, faisant office de petit îlot central, alors que le regard de Naoya se promena pour découvrir son lieu de résidence.
- Ça a l'air petit ton appartement. Tu me fais visiter ?
- Non, puisque tu vas vite repartir, répondit-elle sèchement en posant ses deux téléphones sur la surface en marbre.
- Ok, pas de soucis, je vais le faire moi-même, dit-il en haussant les épaules. En attendant, mets-toi à l'aise, ajouta-t-il en lui lançant un clin d'œil.
Naoya ne lui laissa guère le temps de réagir et ouvrit la porte la plus proche de lui. Il découvrit une petite salle de bain classique, typiquement japonaise, mais fonctionnelle. Yuna se précipita vers lui et le força à sortir de la pièce en l'attrapant par le coude, lui refermant la porte au nez.
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Au cœur des ténèbres (Sanzu x OC x Mikey)
FanfictionYuna menait une vie ordinaire, faite de haut et de bas, sans jamais pencher vers une extrémité. Mais parfois, il ne suffit de pas grand-chose pour dévier du chemin qu'on pourrait penser être tracé à l'avance par le destin. Dans la vie, même si nous...