Au cœur des ténèbres (Sanzu x OC x Mikey)

9 - Vivre dans le désespoir

Ce dessin ne m'appartient pas

Yuna pouvait tirer autant qu'elle le voulait, les chaînes qui s'enroulaient autour de son corps ne cédèrent pas. Pourtant, c'était bien là l'unique chose qu'elle pouvait faire. La douleur causée par le métal écorchant sa peau commençait à devenir insupportable, mais qu'importe : elle devait à tout prix se libérer de ses entraves. La panique ne fit que s'accroître quand elle entendit des pas résonner au loin. Elle savait que c'était lui. Alors elle redoubla d'effort, quitte à sentir sa peau s'arracher en lambeaux au niveau de ses poignets. Toutes ses émotions, de la douleur à l'espérance en passant par la peur, se mélangèrent dans son esprit. Plus les pas se rapprochaient, plus la flamme ardente de son espoir vacillait, jusqu'à ce qu'elle rencontre ses iris verts d'eau. Là, devant elle, il arborait un sourire qui s'étirait jusqu'à ses oreilles tant il semblait empli de joie. La flamme en elle finit par alors s'éteindre, emportant dans sa fumée toutes formes d'énergie et de force.

- On va faire tellement de choses ensemble, j'suis sûr qu'on va bien s'amuser... lui dit-il alors qu'une de ses mains venait lui attraper la gorge. Je suis celui qui te supervisera, ton chef. Tu feras tout ce que je veux et tu me rendras des comptes sur chaque chose que tu feras.

Ses doigts commencèrent à exercer une pression, lui coupant petit à petit la respiration.

- Tu ne feras jamais ça toi, hein ? Tu ne nous trahiras pas ?

L'air devenait de plus en plus rare, nourrissant la crainte qu'il puisse la tuer. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'elle craignait qu'il ne finisse par exploser.

- T'es putain de bandante, toi, dit-il alors que sa seconde main remonta le long de sa cuisse. T'es vraiment une bonne petite pute, continua t-il quand ses doigts touchaient sa féminité et se mirent à la caresser.

Les larmes de Yuna inondaient ses joues face à tant d'impuissance lorsque ses lèvres se posèrent subitement sur les siennes. Il força l'accès pour venir glisser sa langue dans sa bouche. Son baiser était brutal, tout comme ses doigts en elle. Elle ne pouvait strictement rien faire, à part subir et encaisser.

Il recula juste un peu afin de reprendre son souffle après un baiser qui lui avait paru durer une éternité. Son haleine s'écrasant sur son visage larmoyant empestait l'odeur âcre du whisky. La main qui enserrait sa gorge remontait doucement vers sa joue, essuyant de son pouce les quelques larmes présentes.

- Endurcis-toi, ma belle. Ce n'est que le début et je suis capable de bien pire, chuchota-t-il comme si c'était une confidence, voire une promesse.

Yuna ouvrit instantanément les yeux, le cœur tambourinant douloureusement dans sa cage thoracique. Ses yeux balayèrent nerveusement les alentours, totalement apeurée, cherchant l'indésirable présence de Sanzu. Il lui fallut de très longues secondes pour enfin reconnaître son environnement, et encore plus de temps pour retrouver une pensée lucide : elle était chez elle et tout allait bien. Ce n'était qu'un cauchemar.

Allongée sur son lit, elle bascula sur le côté pour reprendre une respiration régulière après ce moment chaotique, mais elle se figea lorsqu'elle se retrouva face au dos d'une silhouette. Pendant une seconde, elle crut que c'était lui et sa peur la submergea à nouveau, jusqu'à ce que la réalité réussisse à s'imposer dans son esprit, relâchant enfin ses muscles. Ce n'était pas Sanzu, c'était son petit-ami. Elle se sentit bête de ne pas avoir reconnu toute suite ses cheveux aussi noir que le charbon, qui n'avaient rien à voir avec la couleur extravagante de son ravisseur.