Média : Ne m'appartiens pas
- Qu'est-ce qui t'occupe autant pour ignorer mon ordre ? questionna le fédérateur de cette organisation d'une voix monotone.
Sanzu mit plusieurs secondes avant de se redresser pour affronter le regard de celui qu'il admirait tant. Il lança un regard meurtrier à Ran, qui affichait un sourire narquois face à l'embarras dans lequel il l'avait placé. S'il y avait bien une chose que Sanzu détestait plus que tout au monde, c'était de désobéir à celui qui avait toujours été son supérieur et son ami d'enfance.
- Si j'avais su que tu me demandais, ça ne serait jamais arrivé, Mikey, se justifia-t-il.
- Répond à ma question, ordonna d'un ton las l'homme aux cheveux blancs.
Sanzu se retourna vers Yuna. L'expression amusée qu'il avait arborée depuis qu'elle avait été amenée en ce lieu avait disparu.
- Je règle mon problème de dette. Vu que tu m'as interdit de tuer ce connard d'Eiji, je suis allé attraper sa sœur, expliqua-t-il, faisant un pas sur le côté pour que son boss puisse admirer sa prise.
Les iris aussi noirs que l'ébène de Mikey se posèrent sur la jeune femme. Les enlèvements étaient monnaie-courante dans son organisation, donc le fait que son second décide de sa propre initiative de kidnapper cette femme ne le contrariait pas. Pas plus qu'il ne l'était quand Kakucho, son autre pilier au sein du groupe, lui avait transmis le message de Ran, disant que Sanzu ne voulait être dérangé sous aucun prétexte, car il était fortement occupé par ce qu'il avait qualifié « une affaire aussi délicate que affriolante ». Il savait que Sanzu ne le trahirait jamais et que c'était la personne qui lui était la plus dévouée parmi toutes celles sous ses ordres. Néanmoins, les termes utilisés par Ran l'avaient poussé à changer ses plans pour se rendre sur place et découvrir ce qu'il y faisait dans son dos.
Il s'avança, ses claquettes traînant sur le sol, vers la nouvelle victime de son bras droit. Son visage était marqué par son maquillage étalé sous ses yeux et ses joues. Il remarqua une petite bosse sur son front, tandis que de légères traces violacées commençaient à apparaître sur le contour de sa mâchoire. Ses yeux verts s'ancrèrent aux siens, révélant une multitude d'émotions qu'il n'arrivait plus à ressentir depuis des années. Il n'éprouvait rien, pas une once de pitié ni d'empathie envers cette femme, comme envers n'importe qui d'autre. La seule réflexion qui lui vint à l'esprit était qu'il était surprenant que Eiji ait une sœur d'origine caucasienne alors qu'il était un japonais de pure souche. Mais cette pensée mourut aussi rapidement qu'elle lui était venu à la tête.
- Tu vas en faire quoi ?
Ce qu'il adviendra de cette femme n'avait aucune importance à ses yeux, elle pouvait mourir maintenant qu'il l'aurait déjà oublié la seconde suivante. Mais il devait savoir si son sort allait provoquer un conflit interne entre ses hommes et s'il serait obligé d'intervenir une seconde fois dans cette histoire d'argent.
- C'était justement ce dont on était en train de discuter, n'est-ce pas ma petite souris ? répondit Sanzu en reprenant la place qu'il avait occupée une minute auparavant.
Mikey resta silencieux et s'assit sur la table de fortune, tournant le dos à Yuna. Elle le suivit du regard et remarqua le même tatouage que celui des frères et de Sanzu, gravé sur sa nuque. Cet homme, qui pourtant paraissait être le plus chétif de tous, était celui qui lui inspirait à la fois le plus de crainte et une certaine sérénité en même temps. Elle était consciente que sa position le plaçait au sommet de la hiérarchie des prédateurs présents en ces lieux. D'après ce qu'elle avait pu entrevoir de Sanzu, il devait être plus redoutable et impitoyable que lui pour susciter un tel niveau de respect de sa part. Mais d'un autre côté, son manque de réaction émotive lui donnait un air calme et posé, apportant une stabilité auquel Yuna avait envie de se rattacher pour reprendre un semblant de contrôle sur ses émotions.
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Au cœur des ténèbres (Sanzu x OC x Mikey)
FanficYuna menait une vie ordinaire, faite de haut et de bas, sans jamais pencher vers une extrémité. Mais parfois, il ne suffit de pas grand-chose pour dévier du chemin qu'on pourrait penser être tracé à l'avance par le destin. Dans la vie, même si nous...