Au cœur des ténèbres (Sanzu x OC x Mikey)

19 - La marque de son territoire

Média : Dessin de Yuna fait par moi-même.

- Habille-toi et rentre chez toi. Mikey devrait bientôt arriver, dit Sanzu après avoir consulté son téléphone.

Il appuya ses paroles d'une petite tape sur les fesses nues de Yuna, allongée entre ses bras. Silencieusement, la jeune femme se contenta d'obéir et leva sa tête, posée sur son torse. Elle glissa hors des draps où leurs corps s'étaient emmêlés après leurs énièmes ébats au cours du week-end. Une grimace de douleur tira les traits de son visage lorsque ses premiers pas vers la salle de bain réveillèrent ses courbatures. Les jambes flageolantes, elle s'engouffra sous le jet de la douche pour nettoyer son corps, et surtout, le fluide s'écoulant de son intimité. Elle faisait de son mieux pour éviter de repenser à tout ce qui s'était passé pendant ces deux jours, cloîtrée au penthouse. Elle se concentra sur ses gestes, mais c'était peine perdue lorsqu'elle croisa son reflet dans le miroir après sa toilette.

Sa joue avait dégonflé suite à la gifle reçue lors de la pire nuit de sa vie. En revanche, sa nuque était ravagée. De larges hématomes noirs parsemaient tout un côté de son cou, agrémenté d'une vilaine trace de morsure encore bien visible. C'était aussi horrible à regarder que c'en était douloureux. Chaque mouvement de tête réveillait la sensation des dents de Sanzu sur sa peau.

Elle ferma un instant les yeux pour se soustraire de sa propre vision et retourna dans la chambre. Déambuler entièrement nue sous le regard de son bourreau ne faisait plus partie de ses préoccupations ; de toute manière, il l'avait déjà vue trop de fois ainsi pour qu'elle s'en soucie...

Sanzu s'était légèrement redressé, le dos contre la tête de lit, cigarette au coin des lèvres. Les yeux rivés sur son téléphone, il ne lui accordait aucun regard. C'était préférable ainsi. Même si, au final, cela n'allait guère durer longtemps.

Dans le dressing, elle se pencha pour fouiller parmi les nombreux sacs provenant de magasins de luxe, à la recherche de quelque chose à se mettre sur le dos. Comme les vêtements qu'elle avait portés en arrivant le vendredi soir avaient été déchirés par Sanzu, il avait été contraint d'envoyer quelqu'un en acheter de nouveaux pour elle. L'argent n'était pas un problème, et la démesure qui caractérisait cet homme ne connaissait que peu de limites. Plusieurs de ses sous-fifres étaient venus la veille au penthouse, les bras chargés de ces sacs, contenant de quoi remplir tout un pan de son dressing. "Pour les prochaines fois", lui avait-il dit. 

De là, elle n'avait su ce qui était le plus déroutant : la facture faramineuse équivalant à six mois de son salaire, voire plus, ou le fait qu'il prévoyait de recommencer ?

Yuna enfila un pantalon à la coupe large ainsi qu'un pull en laine fine, regrettant qu'il n'y ait aucun col roulé pour masquer ses marques, même si le mois de mai était déjà bien avancé avec des températures presque estivales. Hésitant un instant à faire face au miroir, elle souffla et concentra son regard sur ses cheveux, les arrangeant avec ses doigts pour les placer de manière à dissimuler au mieux ses traces. Dommage qu'il n'y ait aucun maquillage dans cette suite, elle n'aurait pas été contre une bonne couche de fond de teint pour masquer la chose.

Une fois les chaussures de Junko aux pieds, elle regagna la chambre, mais cette fois-ci, Sanzu ne s'y trouvait plus. Très rapidement, elle entendit les clapotis de l'eau, comprenant qu'il était sous la douche. Elle déglutit un instant, ne sachant si elle pouvait partir sans rien dire ou si elle devait le prévenir. Mais là aussi, elle réalisa qu'avec ce type de personnalité, il valait mieux lui annoncer si elle ne voulait pas attiser sa colère.