Au cœur des ténèbres (Sanzu x OC x Mikey)

11 - Identité

Média : Le dessin ne m'appartient pas.

Eijiro réalisa qu'il ne pourrait pas s'en sortir vivant s'il ne capitulait pas. Malgré sa colère, il lâcha le bras de Yuna, toujours à terre. Dans un premier temps, son regard se posa sur Kakucho, qui le visait tout autant que Sanzu avec son arme. Son intervention l'avait surpris, mais il n'avait pas le temps d'y réfléchir dans l'immédiat. Il se tourna alors vers le N°2 de l'organisation, le visage tiré par la colère, prêt à lui faire sauter le crâne. Il devait trouver une manière de justifier son acte, et c'était précisément ce qu'il lui avait offert. Bien que cela l'enrageait encore plus de devoir s'y contraindre, il n'avait guère le choix s'il tenait à la vie.

- C'est ma sœur, je ne peux pas la laisser faire ça.

- J'en ai rien à foutre. Ta soeur, elle est à moi maintenant. C'est moi qui décide de ce qu'elle fait ou pas, alors ton rôle de frère, tu peux te le carrer où j'pense. Si j'veux la baiser, je la baiserai. Est-ce que c'est bien enregistré dans ton crâne de fils de pute, ou j'dois y faire un trou pour que ça rentre ?!

- C'est compris, répondit Eijiro en levant les mains, en signe de reddition.

- Baissez vos flingues les gars, j'ai besoin de lui pour gérer cet endroit. J'ai pas votre temps pour former un nouveau aussi compétent et fiable, intervint Kokonoï, craignant que Sanzu ne fasse quelque chose d'irréversible.

Mikey, qui jusque-là, s'était contenté d'être un observateur lointain, était venu ici pour une raison précise : s'entretenir avec Mochi concernant une affaire d'approvisionnement d'armes. Mais au lieu d'entrer directement dans le vif du sujet, il s'était installé et avait attendu l'arrivée de la jeune femme, sans prononcer un mot. Il voulait savoir pourquoi elle était là et ce qu'avait prévu Sanzu.

Cela faisait des années que les membres les plus importants du Bonten travaillaient à ses côtés, donc cela n'avait surpris personne de le voir débarquer à l'improviste. Parfois, dès son arrivée, il entamait la conversation sur le sujet qui l'avait amené, et quelques fois, comme aujourd'hui, il se retirait dans un coin et ne bougeait plus jusqu'à ce qu'il en décide autrement. C'était au gré de ses humeurs, et ses subordonnées avaient appris à s'y adapter en conséquence, car personne ne forçait Mikey à faire quoi que ce soit. Ceux qui avaient eu l'audace d'essayer n'étaient plus de ce monde pour en témoigner.

Le leader avait scrupuleusement observé chaque geste et écoutait attentivement la moindre parole depuis le début. Connaître la raison de la présence de la jeune femme ici ne l'avait intéressé qu'en sortant de l'ascenseur. Le simple contact de sa main, effleurant sa peau, lui avait procuré un étrange frisson qui avait hérissé le fin duvet de son épiderme sans arriver à comprendre pourquoi. Il n'arrivait pas à mettre un mot sur ce qu'il s'était passé, mais cela lui avait fait quelque chose. Et son regard... Il avait eu la sensation qu'elle avait réussi à pénétrer dans les profondeurs abyssales de son âme, ce qui l'avait déstabilisé. Il était incapable de déterminer la dernière fois où il s'était senti aussi perturbé, à découvert face à quelqu'un. Peut-être était-ce la première fois ? Il n'en savait rien. Mais cela avait éveillé ses pulsions si subitement qu'il ne s'en était rendu compte qu'au moment où les portes s'étaient ouvertes et l'avaient sorti de sa transe. Habituellement, une sensation l'alertait lorsque ses ténèbres étaient sur le point de refaire surface, et il avait toujours été conscient de ses actes. Mais pour la toute première fois, il n'avait rien vu venir. Il était dans l'ascenseur, l'esprit calme, et l'instant d'après, tout son corps bouillonnait, avec sa main posée sur sa gorge. Lui-même ne savait pas s'il avait essayé de la tuer ou non.