Chapitre 25 : Le Baiser Sous la Pluie : Le Masque de Lexa

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 La pluie tombait sans cesse, créant une couverture argentée qui enveloppait toute la forêt. Les arbres, témoins silencieux, semblaient s'incliner alors que les deux protagonistes, Lexa et Clarke, avançaient sous le ciel gris. L'air était lourd de humidité ; chaque respiration était un mélange de fraîcheur et d'intensité, comme si la nature elle-même avait fait une pause pour observer ce moment tant attendu.

Les gouttes de pluie coulaient sur leurs visages, se mêlant aux larmes qu'elles retenaient à peine. Lexa, la redoutable commandante des Trikru, portait encore son masque de guerre, ce symbole de force et de mystère qu'elle avait revêtu d'innombrables fois pour diriger son peuple. Mais en cet instant, sous le ciel orageux, le masque semblait être un poids insupportable, un voile entre elle et la vérité de ses sentiments.

Clarke, avec ses yeux bleus reflétant l'éclair lointain, s'avança plus près. Chaque pas était une lutte éternelle entre désir et peur, entre le besoin d'embrasser la femme qu'elle aimait et la terreur de ce que ce geste pourrait déclencher. Lexa était l'incarnation de la force, l'incarnation du devoir et de la responsabilité. Clarke, la fille du ciel, était le cœur et l'âme qui avait défié tous les obstacles pour être là.

La tempête semblait s'intensifier, comme si la nature voulait que son rythme accompagne le crescendo des émotions. Clarke se tenait face à Lexa, leurs doigts presque en contact. Le bruit de la pluie était assourdissant, un rugissement primordial qui noyait tout autre bruit, les laissant seules dans un monde d'eau et de ciel.

Lexa leva les yeux, et alors que ses yeux verts regardaient intensément Clarke, Lexa se pencha pour lui donner un baiser à peine suggéré, puis se retira doucement, la regardant droit dans les yeux. Clarke vit une profondeur qui lui coupa le souffle. Devant elle se tenait non seulement la commandante, mais la femme qu'elle avait appris à connaître et à aimer, avec toutes ses vulnérabilités cachées derrière un masque de fer. Clarke leva une main, s'approchant du visage de Lexa, ses doigts tremblant alors qu'ils touchaient la surface du masque peint sur son visage. « Puis-je ? » murmura-t-elle, sa voix presque noyée par le grondement tonitruant.

Lexa hocha lentement la tête, ses yeux ne quittant jamais ceux de Clarke. D'un geste délicat, Clarke commença à retirer le masque, ses doigts explorant avec révérence chaque pouce du visage de Lexa qui se dévoilait lentement. La pluie, de plus en plus intense, aida à desserrer les attaches maintenant le masque en place, goutte par goutte, lavant le symbole de l'autorité pour révéler la femme dessous.

Quand le masque disparut, Lexa semblait plus vulnérable que jamais. Pourtant en même temps, il y avait une beauté brute, une force dans cette vulnérabilité qui la rendait encore plus majestueuse. Clarke retint son souffle, son cœur battant dans sa poitrine. Le visage de Lexa, maintenant entièrement exposé, était mouillé de pluie coulant le long de ses joues comme des larmes de soulagement.

Le monde semblait s'arrêter alors que Clarke se rapprochait encore, la distance entre eux réduite à un battement de cils. Lexa tira Clarke vers elle, la chaleur de son toucher contrastant avec le froid de la pluie. Leurs lèvres étaient si proches que Clarke pouvait sentir le souffle de Lexa se mêler au sien, un rythme unique les liant de manière indissociable. À cet instant, le ciel explosa en un éclair brillant, et avec lui, Clarke franchit à nouveau l'écart entre eux, ses lèvres retrouvant celles de Lexa. Le baiser était une explosion d'émotions, une rencontre des âmes qui avait longtemps attendu ce moment. La pluie, implacable, semblait laver tous les doutes, toutes les peurs, ne laissant que le sentiment pur d'amour et de dévotion.

Les mains de Clarke se mêlèrent dans les cheveux de Lexa, la tirant plus près, tandis que Lexa la tenait fermement, comme si elle avait peur qu'elle puisse disparaître. Le monde autour d'eux devenait un écho lointain, réduit au battement de leurs cœurs et à la chaleur de leur étreinte. Chaque touché, chaque souffle était une affirmation de leur lien, une promesse qui transcendait les mots.

Quand elles se séparèrent enfin, essoufflés, leurs regards se croisèrent à nouveau, remplis d'une nouvelle compréhension. Elles n'étaient plus seulement deux dirigeantes, deux guerrières, mais deux âmes qui avaient trouvé refuge l'une dans l'autre. Clarke sourit, un sourire qui parlait d'espoir et de futur, un sourire que Lexa rendit avec une tendresse qu'elle n'avait jamais montrée à personne d'autre.

« Tu es belle, » murmura Clarke, le son de sa voix étant une douce mélodie au milieu du rugissement de la tempête.

Lexa ne répondit pas avec des mots, mais avec un autre baiser, plus doux, plus lent, un sceau de ce moment qui serait gravé dans leurs cœurs pour toujours. La pluie continuait de tomber, mais maintenant elle semblait seulement un accompagnement à leur union, un témoin silencieux de leur promesse éternelle.

Les Grounders (version Française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant