Les Grounders (version Française)

Chapitre 22 : Le Silence du Cœur

 Clarke, après avoir terminé de ramasser les herbes, se tourna vers Lexa. Son regard était plein de joie après la confession de Lexa. Ses yeux rayonnaient d'amour et de compréhension, reflétant une affection profonde qui allait au-delà des simples mots et gestes mesurés de Lexa. Même si Lexa était réticente à montrer ou parler de ses sentiments, Clarke avait réussi à pénétrer son armure, à la ressentir profondément. Malgré le fait que Lexa niait ou cachait combien elle aimait vraiment Clarke, cette dernière pouvait percevoir l'intensité de cet amour non dit. Avec une fermeté douce, Clarke dit : « Un jour tu me le diras, j'en suis sûre », tonna Clarke, le cœur battant. Elle voulait continuer à la sentir, à la comprendre, et elle ne renonçait pas. Elle attendait anxieusement la réponse de Lexa.

Lexa retira sa capuche et la regarda avec un regard mêlé de douceur et de compréhension. Amusée par l'audace de Clarke, elle répondit : « De quoi parles-tu, Clarke ? » Son visage était un masque de tendresse. « Tu sais de quoi je parle, ne fais pas l'innocente », répondit Clarke avec un sourire défiant.

Lexa soupira, la regardant intensément. « Ce jour-là ne viendra peut-être jamais, Clarke. » Clarke se tendit. Son cœur se serra ; ce n'était pas la réponse qu'elle attendait. Mais elle ne renonça pas. Clarke essaya de nouveau de faire comprendre ses sentiments à Lexa. « Te souviens-tu de cet endroit ? Juste ici... » Lexa devint sombre, presque effrayée. Clarke remarqua immédiatement le changement d'expression de Lexa, comme si un tourment intérieur l'aspirait. Clarke reprit la parole, déterminée à briser ce mur. « C'était un jour de pluie comme celui-ci, et tu m'as embrassée une deuxième fois, me disant qu'un jour tu me montrerais combien je étais importante pour toi, mais que tu avais besoin de temps parce que je te faisais peur. Ce que tu ressentais te faisait peur et tu ne pouvais pas le gérer. J'ai tenu ma promesse, en attendant pour toi. J'ai fait l'amour avec toi, et c'était beau, mais rien de ce que je voulais entendre n'est sorti de tes lèvres. Je veux des réponses, Lexa. Je t'ai donné tout de moi, et toi ? »

La pluie commença à tomber plus fort. Lexa resta silencieuse, sans dire un mot, pourtant son regard en disait long. Clarke pouvait bien percevoir la difficulté de Lexa à ce moment-là, mais elle en avait assez d'attendre. Elle voulait comprendre pourquoi Lexa était si réticente à montrer ses vrais sentiments.

Lexa répondit d'une voix faible : « Clarke, je... » Mais Clarke l'interrompit, sachant déjà ce qu'elle allait dire. « Ça va, Lexa, oublie ça. Je sais déjà ce que tu veux me dire », dit-elle d'une voix brisée.

Lexa laissa ses cheveux tomber, désormais mouillés par la pluie incessante. Elle regarda Clarke, incapable de dire un mot. Mais à ce moment-là, il n'y avait pas de mots pour exprimer ce qu'elle ressentait. Ces nouvelles émotions écrasaient Lexa, la rendaient vulnérable. Plus Clarke se rapprochait, plus Lexa se sentait oppressée, comme si son être refusait de ressentir, de faire confiance à ces sentiments que Clarke lui transmettait.

Il y avait trop de malentendus, trop de choses dans la tête de Lexa à ce moment. Même si Clarke était au centre de son tourbillon émotionnel, Lexa sentait qu'elle ne méritait même pas son amour, ayant fait et pensé tant de choses que Clarke ignorait. Des choses que Clarke ne pouvait imaginer.

Pourtant, à ce moment, elles étaient seules. Lexa la regardait avec tendresse, même si Clarke était devenue sombre et ressentie à nouveau. Lexa la trouvait encore belle, et la déclaration de Clarke avait transpercé son cœur comme seule elle pouvait le faire. Dans ce silence, entre des regards pleins d'amour, de ressentiment et de peur, il n'y avait rien d'autre que le désir de s'aimer, d'avoir le courage d'affronter leurs sentiments.

La pluie martelait leurs têtes, les gouttes glissant sur leurs visages, tandis que Clarke retenait ses larmes. Chaque goutte semblait amplifier le silence entre elles, un silence qui parlait plus fort que n'importe quel mot jamais prononcé. Clarke se sentait comme si elle se noyait dans ce silence, tandis que Lexa, immobile, la regardait.

« Lexa, pourquoi ne peux-tu pas simplement me parler de ce que tu ressens ? » cria presque Clarke, sa voix brisée par la douleur et la frustration. « Pourquoi est-ce si difficile pour toi ? »

Lexa baissa les yeux, incapable de supporter de voir Clarke si vulnérable et désespérée. Chaque fibre de son être voulait se rapprocher, la prendre dans ses bras, la réconforter. Mais une partie d'elle restait en retrait, celle qui avait appris à ne pas faire confiance aux émotions, à craindre le lien profond que Clarke désirait.

« Ce n'est pas ce que tu penses, Clarke », dit enfin Lexa, sa voix à peine un murmure, presque noyée par la pluie. « C'est juste que... être proche de toi n'est pas quelque chose que je peux faire facilement. C'est plus difficile que n'importe quelle bataille, plus difficile que n'importe quel ennemi. »

Clarke fit un pas en avant, la boue sous ses pieds éclaboussant légèrement. « Ce n'est pas difficile, l'amour est la chose la plus simple et la plus belle qui soit, Lexa. Laisse tes sentiments et émotions explorer l'amour. Je suis là pour toi. Toujours. »

Lexa ferma les yeux, essayant de trouver la force de dire ce qu'elle avait à l'intérieur. Mais chaque mot semblait comme une plaie rouverte, chaque sentiment un poids insupportable. « Tu ne comprends pas, Clarke. Ça me rend faible. Et dans ce monde, avoir une faiblesse peut être fatal. »

« Mais l'amour n'est pas une faiblesse », insista Clarke, se rapprochant. « L'amour est notre force, Lexa. C'est ce qui nous rend humains, ce qui nous donne de l'espoir. Et j'ai besoin de savoir que tu y crois. »

Lexa ouvrit les yeux, son regard intense mais tourmenté. « Peut-être que tu as raison, Clarke. Mais je... je ne suis pas comme toi. Je ne sais pas comment être cette personne pour toi. »

« Alors apprenons ensemble », répondit Clarke, sa voix pleine de détermination et de douceur. « Tu n'as pas à tout faire seule. Il y a nous. Ensemble. »

Pendant un moment, Lexa sembla vaciller, comme sur le point de céder. Mais ensuite, avec un profond soupir, elle regarda sérieusement Clarke. « Ce n'est pas si simple. Il y a des choses que tu ne sais pas, des choses que je ne peux pas te dire. »

Clarke pouvait le sentir, ce mur invisible entre elles. Un mur fait de peurs, de secrets et de malentendus. Et elle savait que ce ne serait pas facile de le faire tomber. Mais elle n'était pas prête à abandonner, pas après tout ce qu'elles avaient traversé.

« Peu importe combien cela sera difficile, Lexa », dit Clarke, sa voix ferme. « Je t'attendrai. Toujours. Parce que je t'aime. »

Lexa regarda Clarke, ses yeux remplis d'émotions conflictuelles.

La pluie continuait de tomber alors que les deux femmes se tenaient là, immergées dans ce moment d'intimité profonde et d'incertitude. L'avenir était incertain, leurs chemins semés d'obstacles. Mais dans ce silence, entre les gouttes de pluie et leurs regards intenses, il y avait une promesse tacite, un lien indestructible que ni le temps ni les difficultés ne pouvaient rompre.