Chapitre 9 Douces Tortures et Engueulades

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BILLIE

Ça fait déjà presque quatre semaines que je suis arrivée sur le campus, et je le cherche toujours du regard. Mais à chaque fois, il y a une meuf qui lui colle aux basques. Même quand il me voit et que nos regards se croisent, je fais mine de m'esquiver, préférant me détourner plutôt que m'imposer. Alors, souvent, je pince les lèvres et continue mon chemin, mais je sens qu'il me suit du regard. Quand je me retourne, c'est lui qui détourne les yeux. Ça me fait sourire.

Mon Dieu, qu'il a l'air exaspéré... On voit bien qu'il est trop bien élevé pour envoyer chier ce pot de colle, avec un QI inférieur à peine  supérieur à celui d'un poulpe à l'agonie. Elle le retient par le bras quand il essaie de se libérer, et lui n'arrête pas de souffler et m'envoyant des regards désespérés. Du coup, je me lance et m'interpose entre lui et cette idiote.

Je n'peux pas m'empêcher de faire l'andouille. Je le regarde droit dans les yeux, avec un air malicieux, et lui fait un clin d'œil bien appuyé, ce qui le fait rire. Et là, je sors un truc dont j'ai un peu honte, mais qu'il n'oubliera jamais.

- Eh bein, t'es là mon motard ! C'est elle qui te retient ?

- J'étais en train de parler, tu permets ? Pourquoi tu vas plutôt compléter ta garde-robe chez clodos.com, Billie.

Je tire une énorme grimace mais garde mon aplomb et balance un bobard bien senti.

- Hum, c'est tout ce que t'as en stock comme insulte ? Je m'en voudrais de causer chez toi un malaise Bethany, mais ces fringues que tu critiques, aussi moches qu'elles soient, c'est à moi qu'il aime les arracher. Dommage, hein, miss caca-paillettes ?

Tyler commence à rigoler et je me mords les joues pour ne pas éclater de rire.

- Si tu t'approches encore de lui, si tu continues à le retenir avec tes doigts puants, je bousillerais ta jolie p'tite gueule de gold digger*. Toi et toutes celles de ton club des gaines amincissantes et autre cache-misère dignes d'un magasin de maçonnerie. Fais passer le message à toute ta team, parce que Tyler a bien mieux à faire. Il en rien à battre de ta vie, mais il est trop poli pour te l'dire. Moi, en revanche... j'en ai rien à foutre !

- Toi, tu vas me bousiller ? Pff

- Tu veux tester ?

- Je n'touche pas les nabots, c'est dégoutant.

Je me retourne vers Tyler qui arque un sourcil, sidéré par mon discours. L'autre cruche me toise, lèvres pincées, une main manucurée sur la hanche.

- Tom te cherche, il est près de ta moto. Vas-y, j'arrive.

Il acquiesce sans sourciller, c'est trop facile et ça me fait rire quand il sort du bâtiment sans percuter.

Une fois seule avec elle, je lui donne un bon coup derrière le genou, et elle s'écroule de toute sa hauteur. Les talons sortant de ses ballerines compensées ridicules. J'attrape sa crinière bouclée, et me penche pour lui parler tout bas, calmement.

- Et maintenant, c'est qui le nabot ?

Je tire ses cheveux plus fort. Puis je lui tiens le menton avec ma main en une sorte de pince, formant un huit sur ses lèvres lippues et trop maquillées. Les autres autour de nous regardent, estomaqués. Certains filment, d'autres se marrent. Tyler, prévenu par quelqu'un, se fraye déjà un chemin dans la foule pour revenir vers nous.

- Tu te frittes oui ou non, bordel ?

- Lâche-moi ! Aïe, aïe, c'est bon Billie, j'ai compris, je voulais pas t'insulter.

- T'es pas marrante, t'as peur de salir ton beau pantalon à cent cinquante dollars ? Un conseil : foutez-lui la paix, toi et ta bande de garces. Sérieux, vous captez pas qu'il en a marre de vous ?

Le Pacte Des Anges... Jamais L'Un Sans L'Autre Volume 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant