17h30. Tarrytown, État-Unis
...Damian...
36 heures que je n'ai pas fermé l'œil.
Le sommeil m'échappe, mais il n'a plus sa place ici, pas maintenant. Mon esprit est une machine en surchauffe, chaque seconde est consacrée à revisiter chaque plan, à anticiper chaque obstacle, à éliminer la moindre incertitude. Je ne tolérerai aucune faille, aucune faiblesse. L'idée même de l'échec me glace le sang. Si je venais à faillir, ce ne serait pas seulement la fin de mon règne, ce serait la disgrâce ultime, un affront aux enseignements de mon père, à tout ce que mes ancêtres ont bâti. Leur honneur pèse sur mes épaules, et je suis déterminé à ne pas les décevoir.
Une quarantaine de mes hommes parmi les plus loyaux, sont déjà à pied d'œuvre. Chacun d'eux sait ce qu'il doit faire, chaque mouvement est calculé avec une précision absolue. Ils installent les bombes, placent les trackers, et infiltrent les systèmes avec nos virus. Ce plan, que j'ai peaufiné des mois durant, prend vie sous mes yeux. Tout avance selon le timing que j'ai méticuleusement établi, comme les rouages d'une horloge infernale qui ne laisse aucune place à l'imprévu.
Pourtant, malgré l'excitation de voir ma stratégie se dérouler à la perfection, une part de moi sait que ce plan a évolué, qu'il est bien plus complexe que je ne l'avais imaginé. Il ne s'agit plus seulement de démolir Miller et son empire. C'est devenu personnel, bien plus personnel que je ne l'aurais voulu.
À l'origine, mon plan était simple. Mon père m'avait inculqué une règle fondamentale : la traque, la chasse, et enfin, le chaos. Je m'étais promis de rester fidèle à ces principes. Il m'avait appris que la force brute n'était rien sans la patience et la stratégie. Mais aujourd'hui, ce plan s'est enrichi d'un élément que je n'avais pas prévu. Swan. La surprise...
Quand j'ai appris l'existence de la fille de Miller, je n'y avais vu qu'une faille à exploiter, un pion sur l'échiquier, une faiblesse dans l'armure de mon ennemi. J'avais pensé la capturer, l'utiliser, la briser si nécessaire. Elle n'était rien d'autre qu'un moyen d'atteindre son père, de le faire plier, de l'humilier avant de l'anéantir. Mais ce n'est plus aussi simple.
Swan a changé la donne.
Je ne veux plus la briser de douleur, mais de plaisir. Je ne veux plus qu'elle me supplie de l'épargner, je veux qu'elle me supplie de la consumer. Que chaque parcelle de son corps brûle à chaque frôlement de mes doigts. Je veux qu'elle me supplie de l'envahir, de la posséder tout entière. Que chaque fibre de son être s'embrase sous la chaleur de mon contact, qu'elle perde pied dans un tourbillon de sensations dont je serai le maître. Elle est devenue ma faiblesse, le désir interdit que je ne peux plus ignorer.
Pourtant, je n'oublie pas la froideur avec laquelle je l'ai traitée, chaque fois qu'elle a osé baisser ses défenses, qu'elle s'est exposée à moi, vulnérable. À chaque confession, à chaque moment où elle m'a offert un morceau de son âme, je n'ai répondu que par des mots aiguisés, calculés pour la blesser, pour lui faire croire qu'elle ne valait rien. J'ai vu la douleur dans ses yeux, mais je l'ai ignorée, convaincu que c'était nécessaire, que je devais la tenir à distance, la contrôler. Chaque geste que j'ai eu envers elle, chaque caresse qui s'est transformée en brûlure, chaque regard qui s'est fait glacial, je les ai laissés en suspens, sans jamais chercher à m'excuser.
Je n'ai jamais été doué pour les regrets, pour les mots qui apaisent et réparent. Mais pour elle, pour Swan, j'apprendrais. J'apprendrais à m'excuser, à murmurer des promesses que je tiendrai, à lui offrir des gestes empreints de douceur plutôt que de dureté. J'apprendrais à effacer les traces de ma cruauté, à panser les plaies que j'ai ouvertes, jusqu'à ce qu'elle décide de partir, ou peut-être, jusqu'à ce qu'elle choisisse de rester, malgré tout.

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NightHawk T1&T2
Romansa« J'aime la façon dont tu prononces mon nom, mais c'est vulgaire venant d'une bouche aussi pure. » « Ne me sous-estime pas. » « Oh, je n'oserais pas, princesse. » « Je suis un ange, pas une princesse. » Elle s'était juré de mettre un terme à son pas...