Chapitre 5

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J'ai la bouche pâteuse. Et le sentiment d'avoir une nouvelle fois seize ans, un lendemain de soirée.

"-C'est quand la dernière fois que tu as mangé ?

Mince.
Il pose ses pieds sur le tapis qui a l'air plus moelleux que mon lit, met son ordinateur sur le fauteuil à côté de lui, se penche, joind ses mains devant lui après avoir posé ses poignets sur ses genoux.
Il fait jour dehors.

-Quel jour sommes-nous ?
-Toujours dimanche.

J'inspire profondément avant de m'asseoir difficilement. Tout mon corps me fait mal.

-Il faut que je rentre chez moi.
-Mange.

Il désigne du menton du sac de fastfood posé sur la table basse devant le canapé sur lequel je suis installé. Mon ventre gronde.

-Je n'ai pas besoin de pitié.
-Tu ne tiendra pas sur tes jambes trésor, si tu ne mange pas.

Je sais qu'il a raison et ça m'énerve mais je ne bouge pas pour autant. Je me sens si faible. Lucien soupire, se lève pour s'installer près de moi. Nos vêtements se frôlent, se touchent même. Il sort d'abord un soda orangée qu'il me met dans ma main avant de m'ordonner de le boire, me faisant saliver. Je ne me fais pas prier par l'appel au sucre. Ça fait des années que je n'ai pas bu de boisson sucrée. J'ai l'impression que mon corps explose à cause du sucre. Je retiens un gémissement de plaisir. Je sens de ses yeux sur moi sur le moindre de mes mouvements faisant chauffer mon visage.

Une fois quelques gorgées avalées, je prends le risque de pivoter la tête. Il est près. Bien trop ce qui me prive de mon air. Un sourire mesquin prend place sur son visage pendant qu'il fait les yeux doux mettant son bras sur le haut du sofa derrière moi. Un cheville sur l'autre genoux.
Lucifer est beau comme un ange.
Il m'ordonne une nouvelle de fois de manger mais je n'arrive pas à bouger d'un millimètre happé par les yeux du diable. Son autre main se pose sur ma cuisse faisant trembler mon corps d'angoisse, toute en se rapprochant.

"-Et si je te donne 100 euros, tu m'embrasse moi aussi ?

Je suis aussi surprise que lui quand la paume de la main rencontre sa joue. L'impact est si fort que sa raisonne dans son duplex. Un crit m'échappe quand je me retrouve coincé être le canapé et lui, sa main sur ma gorge. Les miennes encerclent son poignet, implorant de mes yeux. Qu'il me laisse finir mon diplôme avant de me tuer. J'ai tout sacrifier pour ça. Ses yeux dégoulinent de rage. Et sa joue est rougie par la giffle que je lui est infligé.

-Plus.Jamais. Tu as compris ? Ne refait plus jamais ça. Je te tuerais.

Je hoche vivement la tête, la boule au ventre par sa voix grave qui me menace.
Sa bouche trouve mon oreille, son souffle faisant frissonner ma peau. Il me terrifie.

-Tu n'as vraiment pas envie que je sois énervé contre toi trésor... Du moins sauf si tu es nue.

Sa langue trace une ligne entre mon lobe et mon coup avant qu'il ne me relâche. Tout mon corps tremble. Est ce que je me suis fais dessus ? Presque.
Je ravale ma salive en me redressant.

-Je dois partir. Déclare t'il en répondant à un message. Tes chaussures sont dans la buanderie. Un de mes hommes va te ramener. N'oublie pas ton sachet de nourriture."

Je reste sous le choc alors qu'il s'en va me laissent toute seule.
Toute seule chez lui.
Il faut que je parte le plus vite possible. Je le lève comme si le bâtiment était en feu, j'ouvre la première porte à côté de l'entrée ou il a récupéré ses chaussures et trouve ma paire usée entre ses deux paires de Derbi de luxe. Je l'ai enfile et sort le plus vite possible de cette appartement.

Une main agrippe mon bras quand je sors du hall d'entrée en même temps que le froid me frappe violemment. Mince, je n'ai plus de manteau.
Je sursaute et découvre un homme le regard neutre.

"-Je dois vous ramener."

Il ne dit rien d'autre et me traîne jusqu'à une voiture, il ouvre la porte pour me jeter sur la banquette arrière. L'homme s'engouffre à la place conducteur et démarrage ls voiture.

Je suis en train de me faire kidnapper.
Il va me vendre à un organisme de prostitution ou de trafic d'organe. Merde. Merde. Merde.
J'essaie d'ouvrir discrètement la portière pour me jeter dehors mais elle est verrouillé. Je suis à deux doigts de lui dire de m'achever maintenant mais je reconnais les immeubles qui se dresse devant nous. Il me ramène chez moi.

Quand on pénètre dans le quartier tous le monde regarde la berline.

"-Vous pouvez peut être me déposer plus loin ?

Ma voix est si faible que je ne sais même pas si il m'a entendu. Je l'entends ricaner avant qu'il ne ce gare pile poils devant mon immeuble attirant tous les regards des teneurs de murs. Dès que je mettrai un pied dehors, j'aurais une réputation de pute de Lucifer. Ma vie dans ce quartier va devenir un enfer. J'ai toujours tout fait pour que personne ne me remarque, jamais parlé a personne pour que tout mes efforts en trois ans soit complètement anéanti.
Peut-être que si je baisse assez la tête ils ne me reconnaîtront pas.
Je n'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps que l'homme sort et vient m'ouvrir la portière. Je prends une grande inspiration mais j'ai toujours l'impression d'étouffer puis sort de la voiture le cœur au bord des lèvres.

Pourquoi tout le monde me regardes ? J'ai l'impression d'être dans une autre dimension.

-Besoin que je vous raccompagne ?

Mes yeux sont a deux doigts de sortir de leurs orbites. Je secoue vivement la tête et avance comme si j'allais à la potence. L'homme décide de me  suivre à distance raisonnable. Génial, ils vont croire que je me tape est le fils du patron et le chauffeur. Est ce que c'est un chauffeur ? 
Je l'ai sent m'eppier, les chuchotement sans vraiment entendre ceux qu'ils disent. Ma vie est fichu.

Lucifer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant