18 heures 40. Sleepy Hollow, État-Unis
...Swan...
Ce soir, c'est le grand soir. Le soir du bal, celui que tout le monde attend. Et pourtant, mes pensées sont ailleurs, perdues dans les souvenirs de la nuit précédente. Je n'arrive plus à penser à autre chose qu'à Damian. À cette nuit où nos murs sont tombés. Toute la colère, la tristesse accumulée pendant des mois se sont évanouies, balayées par ses baisers. Chaque baiser effaçait une de mes blessures, apaisait mes pensées tourmentées. Je n'avais jamais ressenti une telle libération. Désormais, je sais que je ne veux plus rien vivre de tel si ce n'est avec lui.
Cette nuit-là, j'ai découvert Damian sous un angle que je ne connaissais pas. Il s'était ouvert, m'avait parlé de lui, de son adolescence. Qui aurait pu deviner qu'il avait été capitaine de l'équipe de rugby ? Ce sport brut lui va si bien. Son côté sadique, presque joyeux lorsqu'il s'agit d'écraser les autres sous le prétexte du jeu... C'est tellement lui. Et puis, malgré son accent qui trahit parfois ses émotions, il est bien anglais, ayant grandi là-bas avant de rejoindre le reste de sa famille ici.
Après que nos barrières étaient tombées, nous avions commencé à parler, comme si tout devenait soudainement plus simple, plus naturel. Je me souvenais avoir remarqué une fine cicatrice sur son épaule, visible à la lumière tamisée de la lampe. La curiosité m'avait piquée, et sans réfléchir, j'avais effleuré la cicatrice du bout des doigts.
- Et ça ? avais-je demandé, mon ton léger, presque joueur, tentant de briser le silence apaisant qui régnait entre nous.
Damian avait baissé les yeux vers l'endroit que je touchais, puis un sourire en coin avait éclairé son visage.
- Ça ? Il avait laissé échapper un petit rire avant de se tourner légèrement vers moi, prêt à partager l'histoire derrière cette marque.
Je me souvenais avoir levé un sourcil, déjà amusée à l'idée de ce qu'il allait raconter.
- C'est une histoire épique, je suppose ?
Il avait secoué la tête, un sourire à peine contenu.
- Pas vraiment. C'est plutôt stupide, en fait. Lors d'un match important, j'avais voulu impressionner tout le monde avec un plaquage parfait. Le genre de truc qui fait rugir la foule, tu vois. Il avait marqué une pause, savourant mon impatience, comme toujours.
- Et alors ? avais-je demandé en me rapprochant, comme si en m'approchant de sa cicatrice, j'approchais aussi du reste de son histoire.
- Eh bien, disons juste que je n'avais pas vu la barrière métallique au bord du terrain. J'avais foncé de toutes mes forces, mais au lieu de plaquer un adversaire, c'est moi qui avais fini par être plaqué... par la barrière. Résultat, une coupure profonde et mon équipe morte de rire.
Je me souvenais avoir éclaté de rire, imaginant la scène.
- Donc le grand capitaine de rugby avait été battu par une barrière ? Vraiment ?
Il avait haussé les épaules, un sourire désinvolte sur le visage.
- Personne n'est parfait. Mais au moins, j'ai rendu le match plus divertissant pour les spectateurs.
Nous avions ri ensemble, et ce moment léger m'avait surprise. Voir Damian si détendu, presque vulnérable, c'était comme découvrir une nouvelle facette de lui, une facette que je n'avais jamais imaginée.
- Et toi, Swan, des cicatrices mémorables ? m'avait-il demandé, ses yeux brillants de malice.
Je m'étais surprise à réfléchir, caressant instinctivement une petite cicatrice sur mon genou.

VOUS LISEZ
NightHawk
Romance« J'aime la façon dont tu prononces mon nom, mais c'est vulgaire venant d'une bouche aussi pure. » « Ne me sous-estime pas. » « Oh, je n'oserais pas, princesse. » « Je suis un ange, pas une princesse. » Elle s'était juré de mettre un terme à son pas...