Chapitre 4 - (partie 2/2)

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Je me retrouve trimballée sous leurs bras alors qu'ils me transportent à la façon d'un tapis enroulé dans lequel ils auraient planqué un cadavre.

Tiens, je n'avais encore jamais testé cette position.

Trop délire !

— Que se passe-t-il ? s'inquiète Liam, qui s'est empressé de se joindre au mouvement en cavalant à nos côtés.

— Les gogos ! hurle Rondin.

— Les gogos ? répète le kerberos sans comprendre.

— Les Gaulois ! m'empressé-je de participer d'un air enjoué.

— Les gobelins ! me reprend Rondelle, positionnée au niveau de mes chevilles.

Elle pointe le doigt derrière elle et je n'ai qu'à baisser le menton pour m'apercevoir qu'une horde de petites créatures vertes nous a pris en chasse.

— Ça, c'est pas glop, commenté-je en avisant la dizaine d'individus qui nous colle au cul.

— Putain ! les salue le Kerberos. Je t'avais dit que ces deux-là ne nous apporteraient rien de bon !

— Et on t'a répondu qu'on courait très vite ! se défend immédiatement Rondelle.

— Ça m'étonnerait que ça nous soit utile vu ce qui nous attend, cingle-t-il en faisant un mouvement de tête vers l'avant.

— Caca ! peste la demi-brownie.

C'est sa façon de dire merde.

La faute aux erreurs de traduction de mère Nature.

Hey ! Elle fait ce qu'elle peut.

Je me désaxe le cou pour tenter de comprendre ce qui les chagrine.

Heureusement, mes deux porteurs finissent par ralentir et facilitent ma manœuvre en me laissant retrouver contact avec la terre ferme.

Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que de nouveaux gobelins se sont ajoutés à nos poursuivants et que nous sommes à présent encerclés.

The Crow s'empresse d'abaisser ma capuche sur mon front, en plus de la sienne. Une habitude qu'on a prise pour éviter que notre visage intègre la base de données des affreux jojos.

Des affreux gogos ?

Les créatures ont l'air d'avoir très faim.

— Kali ? me hèle Liam.

— Ouaip ?

— Feu vert !

— Youpiii !

Je n'attendais que ça. Le pouvoir vibre en moi.

Je lève les bras et la seconde qui suit, le magasin de sucrerie que j'avais repéré un peu plus loin, atterrit sur la route — heureusement déserte —, juste derrière les vilains. Le bâtiment explose une vieille carcasse de bus au passage.

Le choc de l'atterrissage a le mérite de détourner l'attention de tout le monde.

— Oups, grimacé-je. J'espère qu'aucun squatteur n'avait élu domicile dans le bus.

— Parce que c'est vraiment ce qui t'inquiète, là, tout de suite ? m'interroge Liam avec un ton de reproche.

Je cligne des yeux dans sa direction.

— Une confiserie, Kali ! Tu n'avais vraiment rien de mieux en stock ? Si encore tu avais fait en sorte de les écraser avec, ajoute-t-il un ton plus bas.

Deka Kerberos - Tome 3 (final)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant